Un million de cas de cancer masqués par le Covid

La crise du COVID a mis sous tension l’ensemble des systèmes de santé mondiaux. Une étude mondiale menée par l’OMS révèle un impact alarmant de la pandémie sur le dépistage et le traitement du cancer. A cause des confinements, les retards dans le diagnostic et les soins de santé ont été particulièrement préoccupants. Près d’un quart des nouveaux cas auraient échappé au diagnostic, mettant en lumière les conséquences dramatiques des restrictions sanitaires. Mais alors pourquoi l’OMS a-t-elle autant encouragé ces politiques enfermistes? L’OMS reste dans son rôle favori ces derniers temps: celui du pyromane qui se fait pompier.

Selon une étude récente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie de Covid-19 a entraîné une diminution mondiale de 23 % des diagnostics de cancer. Cela représente environ un million de cas non identifiés, selon les estimations basées sur les chiffres de 2020. Cette chute résulte de la combinaison des confinements, des perturbations dans les systèmes de santé et des retards dans les soins non urgents.
Des conséquences à long terme pour les patients
Selon une enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie de Covid-19 a perturbé les services de santé de base dans 92% des 192 pays du monde. Les systèmes de santé étaient universellement touchés et mis en péril.
Par ailleurs, les chercheurs de l’OMS ont examiné plus de 240 études à l’échelle mondiale, analysant l’impact du Covid sur le dépistage, les diagnostics et les traitements du cancer. Les résultats montrent également une réduction de 39 % du dépistage, de 24 % des procédures de diagnostic et de 28 % des traitements liés au cancer.
Les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Nature Cancer, mettent en garde contre les effets à venir de cette situation.
« Les perturbations des voies de diagnostic et de traitement pourraient avoir un impact significatif sur la survie et, en fin de compte, sur la mortalité due au cancer »
, ont-ils indiqué.
L’impact réel de ces diagnostics manqués ne deviendra pleinement apparent qu’au fil des années, notamment avec l’apparition de cancers diagnostiqués à des stades plus avancés. Cette situation pourrait entraîner une hausse significative des taux de mortalité dans le futur.
Les pays les plus pauvres, les plus touchés
L’étude souligne également un manque de données pour les pays à faible revenu, en particulier en Afrique. Les auteurs estiment que l’ampleur réelle des cas de cancer non diagnostiqués est probablement bien plus importante que le chiffre d’un million.
Le professeur Lawrence Young, de l’Université de Warwick, a déclaré :
« Les données des pays sous-développés sont insuffisantes, ce qui pourrait sous-estimer l’impact global. Nous savons que le dépistage et les traitements ont été gravement perturbés au plus fort de la pandémie. »
Des cancers spécifiques plus difficiles à diagnostiquer
Certains types de cancers ont été particulièrement touchés par les retards. Par exemple, les cancers à un stade précoce, comme les cancers du sang, peuvent présenter des symptômes facilement confondus avec ceux de la grippe ou du Covid-19. De nombreux patients pourraient ainsi avoir été mal diagnostiqués et incités à s’isoler au lieu de recevoir des soins appropriés.
L’étude révèle des baisses spécifiques dans les diagnostics de plusieurs cancers majeurs :
- Cancer du sein : -24 %
- Cancer du cerveau : -22 %
- Cancer du côlon : -25 %
- Cancer de la prostate : -32 %
- Cancer vaginal : -33 %
D’autres types de cancers, comme les cancers gynécologiques, ont également souffert de la négligence des symptômes par les patients, souvent faute d’accès aux soins. Les diagnostics de cancer de la peau ont chuté en raison de la difficulté d’obtenir des consultations en face à face, les rendez-vous virtuels étant moins précis pour ce type de diagnostic. Nous avions également évoqué l’étude publiée dans BJU International qui estime que plus de 20 000 diagnostics de cancer de la prostate ont été manqués en Angleterre en raison de la pandémie.
Autre conséquence de la crise Covid, selon l’UNICEF, plus de 635 millions d’élèves ont dû faire face aux fermetures totales ou partielles des établissements scolaires. Selon un rapport de l’UNICEF, la pandémie a aussi eu un impact sur la santé mentale des enfants. Ils sont nombreux à avoir développé des troubles d’anxiété.
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