Trump est-il souverainiste ou néo-mondialiste ?

Dans ce numéro de Strategon, Edouard Husson, Ulrike Reisner, John Laughland et Eric Verhaeghe s’interrogent sur la vraie nature du trumpisme : s’agit-il d’un souverainisme comme nous l’entendons largement dans certaines franges de l’opinion européenne, ou bien s’agit-il d’une adaptation inédite du mondialisme américain que nous connaissons de longue date sous une forme plus « multilatérale » ?
La réponse à la question est évidemment l’objet d’un débat, que chacun interprètera, analysera, synthétisera comme il le souhaite. Il était toutefois important d’en poser les termes.
- d’une part, une grande partie de l’équation considérant que Trump est un souverainiste tient à son attachement au protectionnisme. Mais l’histoire des idées récentes montre des partisans du mondialisme sont partisans du protectionnisme, alors que des familles d’idées attachées aux nations sont favorables au libre-échange. Dans ce paysage complexe, le fait que Trump soit un partisan du protectionnisme suffit-il à « marquer » le protectionnisme comme un signe distinctif du souverainisme ?
- d’autre part, le doctrine protectionniste de Trump s’inspire d’une logique curieuse, mais intéressante, selon laquelle le protectionnisme consiste à « récupérer » une partie du coût des externalités positives (supposées) apportées par l’hegemon militaire américain au monde, dont l’usage du dollar comme monnaie de réserve.
Sur le fond, Donald Trump est parfaitement déterminé à préserver le statut de monnaie de réserve pour le dollar… mais sans en payer le prix.
Nous rappelons ici que nous avons décortiqué la stratégie de Trump en matière de dollar et ressources énergétiques à plusieurs reprises, mais notamment ici et là.
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