Polémique en Suisse : référendum sur l'identité numérique entaché de soupçons d'ingérence et de recours en cascade
Photo by Alex Presa / Unsplash

Polémique en Suisse : référendum sur l'identité numérique entaché de soupçons d'ingérence et de recours en cascade


Partager cet article

Dans son article du 29 septembre dernier, le COURRIER informait ses lecteurs que le référendum fédéral du 28 septembre portant sur l’adoption de  la loi sur les moyens d'identification électronique (LMoinsE) avait été approuvé par une marge infime de 50,39 % des voix, contre 49,61 %.

Ce vote serré, qui introduit un passeport numérique étatique, est désormais contesté par de multiples recours, centrés sur l'influence présumée des opérateurs télécoms, en particulier SWISSCOM. Le Tribunal fédéral (TF) devra trancher, avec des appels à annuler le scrutin qui pourraient repousser l'entrée en vigueur de l'e-ID prévue pour 2026.

Un scrutin tendu et un revirement inattendu

Après le rejet clair de la première version en 2021 (64,4 % contre, en raison des craintes des entreprises privées gérer cette matière sensible), cette nouvelle loi met l'accent sur un contrôle public : l'État émet l'e-ID, tandis que des prestataires privés gèrent les aspects techniques. Le vote a été haletant, avec un "non" initial en tête, renversé par les cantons urbains comme Zurich (oui à 54 %) et Vaud (oui à 57,2 %). L'écart final n'était que de 21 000 voix sur plus de 2 millions de suffrages, influencé notamment par les Suisses de l'étranger.

Les partisans, soutenus par le gouvernement fédéral, y voient une avancée pour la cybersécurité et les services en ligne, comme les signatures électroniques ou les démarches administratives. Mais les opposants dénoncent des risques majeurs pour laliberté individuelle, voyant dans l'e-ID une porte ouverte à une surveillance accrue et à une érosion de la souveraineté suisse.

Les dangers pour la liberté individuelle : vers un contrôle totalitaire ?

Au cœur des critiques, l'e-ID est perçue comme une "condition sine qua non" pour l'introduction d'une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), potentiellement programmable et traçable, qui pourrait dicter les comportements individuels via un contrôle social. La Banque nationale suisse a admis cet été que la CBDC ne se limiterait pas aux institutions, ouvrant la voie à une suppression progressive du cash et à une traçabilité des transactions qui érode la vie privée. Des analystes, comme ceux du Mouvement Fédératif Romand, avertissent que l'e-ID est la première étape d'un alignement sur l'Union européenne, menaçant la neutralité suisse et favorisant une "annexion institutionnelle" via les Bilatérales III (2027-2028). Une nouvelle loi sur les épidémies en 2026 pourrait imposer des certificats sanitaires obligatoires, reliant l'identité numérique à des restrictions de mouvement – un écho aux passeports sanitaires critiqués comme une "marche forcée vers l'identité numérique".

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

Elise Rochefort a évoqué pour nous les controverses officielles sur l'emploi du temps de Dick Cheney le 11 septembre 2001. Peter Dale Scott, diplomate canadien devenu professeur à l'Université Berkeley, en Californie, a prétendu documenter le contexte de cette affaire explosive. Et voici les thèses qu'il a défendues, accompagnées de leurs critiques, bien entendu... Peter Dale Scott (né en 1929) représente une figure intellectuelle singulière et complexe dans le paysage académique nord-améri


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Le 11 septembre 2001, le vice-Président de George W. Bush, Dick Cheney, décédé cette semaine, fait face seul ou presque au traumatisme du polyterrorisme qui frappe les USA. Mais qu'a-t-il fait au juste ? Près de vingt-cinq plus tard, voici le point des zones d'ombre et de controverse. L'analyse du rôle joué par le vice-président Richard "Dick" Cheney le 11 septembre 2001 est essentielle pour comprendre la réponse du gouvernement américain à la crise et l'évolution ultérieure de l'autorité e


Rédaction

Rédaction