« Les pinces de Poutine » : de la Corée du Nord aux Caraïbes, par Fondsk

« Les pinces de Poutine » : de la Corée du Nord aux Caraïbes, par Fondsk

C’est l’histoire, avec un grand H, qui jugera si Poutine a été – ou pas – un grand stratège. Pour l’instant, les analyses dans le monde occidental confinent plutôt au dénigrement, si ce n’est au mépris. Du moins, c’était le cas lors du premier semestre 2022. Puis, des nuances sont apparues. Mais pour un esprit objectif, attaché essentiellement aux faits, les décisions prises par le patron du Kremlin paraissent bien calculées, voire mesurées et c’est bien ce qu’une partie de l’opposition en Russie lui reproche. Certes, il y a eu des erreurs, sans doute en sous-évaluant les forces ukrainiennes et l’appui de l’OTAN, mais le tir a été corrigé avec la mobilisation partielle de l’automne 2022. En réalité, Poutine semble témoigner d’une connaissance « napoléonienne » du terrain, des tactiques de Clausewitz, des leçons de Sun Tzu. Côté économique, beaucoup ont oublié qu’après des études de Droit à l’université de Leningrad, l’une des plus grandes et plus prestigieuses de Russie, et un mémoire en 1975 sur la politique des États-Unis en Afrique, Poutine a obtenu en 1997, un Doctorat en Economie de l’Institut des Mines de Saint-Pétersbourg. Le redressement de l’économie russe depuis 1991 puis la résistance aux sanctions peuvent témoigner de ses compétences. Mais c’est au plan de la géopolitique qu’il conviendra de dresser un bilan de celui qui dirige la Russie depuis 1999. En attendant, les orientations qu’il prend inquiètent singulièrement les stratèges occidentaux.