Le covidisme macronien, stade sénile du bolchévisme – par Modeste Schwartz

Le covidisme macronien, stade sénile du bolchévisme – par Modeste Schwartz


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Petite chronique de la démocratie asphyxiée. En ce 30 décembre, commémorons le centième anniversaire de la création de l'URSS en constatant que le covidisme macronien est la version sénile du bolchevisme.

« Le 7 octobre – raconte Trotski dans sa biographie de Staline –, la fraction bolcheviste quitta démonstrativement le Préparlement. ‘Nous nous adressons au peuple. Tout le pouvoir aux soviets !’ ». Moyennant cet acte de naissance du léninisme politique, le Parti bolchevique venait d’officialiser sa rupture avec la logique démocratique qui le guidait encore en 1905 : contrôlant le soviet de Petrograd (qui représentait une infime partie du peuple russe), les bolcheviques allaient, naturellement pour son bien, violer la jeune démocratie parlementaire russe, née en février de la même année. En tout cas, à l’époque, il ne serait venu à l’idée de personne d’ordonner l’insurrection et en même temps de poursuivre les travaux parlementaires.

Prière d’obéir en attendant la fin des temps

105 ans de perfectionnement du bolchévisme plus tard, nous arrivons à Emmanuel Macron et au cabinet Borne. Dans ce nouveau monde, où tout est permis, mais où rien n’est possible, le « en même temps » règne en maître. Ainsi, le droit de grève des médecins libéraux reste bien entendu intangible dans l’univers des idées platoniciennes, situé hors du temps. Mais dans ce temps où nous autres humains (y compris français) avons la sale manie d’exister, un hasard malheureux veut que ce soit l’hiver, et donc la saison des grippes. Mais la grippe (devenue « covid », puis « tridémie ») tout comme l’hiver (promu au rang de « changement climatique ») ou les habituels conflits régionaux des Slaves de l’Est, constituent désormais en même temps des cas de force majeure, qu’un ministre de la République, comme l’ineffable François Braun, n’hésite plus à invoquer quand on lui parle de grève des médecins. C’est « la mauvaise période », nous dit-il. La mauvaise période pour être libre. La mauvaise période pour vivre.

Précieux rappel à l’usage de ceux qui, en un an de feuilleton ukrainien, auraient déjà oublié que la « nouvelle normalité » n’est qu’un nom de code de l’état d’urgence permanent, c’est-à-dire du coup d’Etat permanent.


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