Gaza: l’Égypte accuse Israël de mener une guerre d'extermination

Lors d’une conférence de presse avec son homologue vietnamien, Abdel Fattah al-Sissi a dressé un constat accablant de l’évolution du conflit dans la bande de Gaza. Il accuse Israël d'entretenir une "famine de masse et de génocide". Selon lui, le conflit a dépassé les objectifs politiques initiaux, à savoir éradiquer le Hamas et libérer les otages. Le dirigeant égyptien dénonce une guerre qui a perdu toute justification stratégique ou morale, et craint une extinction du peuple palestinien par la stratégie militaire israélienne actuelle.
Le poste-frontière de Rafah est le seul point de passage entre Gaza et l’Egypte. Le Caire a été accusé de l’avoir bloqué. Mardi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi rejette ses « propos irresponsables ». Il a indiqué qu’aucun convoi ne peut entrer à Gaza tant que l’armée israélienne stationne du côté palestinien. Le président de l’Egypte a également déclaré que la guerre à Gaza est devenue une « guerre de famine et de génocide ».
Abdel Fattah al-Sissi réfute les accusations de blocage
Des allégations selon lesquelles, Le Caire bloquerait le passage des convois d’aide humanitaire par le terminal de Rafah, ont circulé sur les réseaux sociaux. Le ministère des Affaires étrangères a déjà affirmé qu’elles sont fausses et a donné des explications. Mardi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a tenu à clarifier les choses. Il a qualifié ces accusations de « propos irresponsables », tout en affirmant que ce point de passage « n’a jamais été fermé par l’Egypte ».
Le président égyptien a affirmé que depuis 20 ans l’Egypte n’a qu’un objectif. Il s’agit d’éviter tout conflit. Lorsque la guerre à Gaza s’est éclatée en octobre 2023, Le Caire a joué le rôle de médiateur entre Israël et Hamas, tout comme le Qatar et les Etats-Unis. Par ailleurs, Abdel Fattah al-Sissi a déjà demandé au président américain Donald Trump d’agir afin de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza vers la fin du mois de juillet. Il a affirmé que « l’Egypte restera toujours une porte d’entrée pour l’aide ».
Selon Mr Sissi, le blocage vient du côté israélien. En effet, il a indiqué que les convois ne peuvent passer via Rafah que « tant qu’aucune force israélienne ne stationnait du côté palestinien » de la frontière. Al-Sissi dément toute responsabilité égyptienne :
« Ce point de passage n’a jamais été fermé par l’Égypte », a-t-il assuré. « Plus de 5 000 camions d’aide attendent du côté égyptien. »
Le chef d’Etat égyptien a souligné que « l’Egypte restera toujours une porte d’entrée pour l’aide ». En revanche, . Abdel Fattah al-Sissi le réaffirme avec clarté :
« L’Égypte restera toujours une porte d’entrée pour l’aide, et non une porte pour le déplacement des Palestiniens. »
Il s’oppose fermement au déplacement forcé de la population palestinienne vers son territoire.
L’Egypte condamne, Israël persiste
Lors de sa prise de parole mardi, le président égyptien a déclaré qu’une « guerre de famine et de génocide » se produit à Gaza. Selon Abdel Fattah al-Sissi, Israël ne se limite plus aux « objectifs politiques » ou à la libération des otages. Face à la crise humanitaire qui règne à Gaza, M. Sissi a déclaré que « le moment est venu de mettre fin à la guerre ».
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé la nécessité de « vaincre totalement » le Hamas pour libérer les otages. Selon les médias israéliens, l’armée envisage même l’occupation totale de la bande de Gaza.
Même si des camions d’aide ont été autorisés à passer fin juillet lors d’une courte trêve. La famine, le manque d’eau potable, de fournitures médicales, de matériel de construction d’abris et de carburant ... continue d’alarmer la communauté internationale. Pour beaucoup, la guerre ne vise plus uniquement une organisation terroriste, mais frappe directement une population civile assiégée et affamée.
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