Quand Netanyahu menace le Liban, c’est Paris qu’il vise

Benjamin Netanyahu menace le Liban; mais en fait, c’est la France qu’il vise, trois jours après qu’Emmanuel Macron a osé imaginer d’arrêter les livraisons d’armes à Israël. Chaque jour voit s’aggraver l’incontinence verbale du Hérode des temps modernes. Hier 8 octobre, Netanyahu a menacé le Liban de connaître, sous les bombes, le sort de Gaza. Le Liban fut, pour le meilleur et pour le pire, une création française. Certes, la France a de facto abandonné sa tête de pont au Proche-Orient dès la première Guerre du Liban, dans les années 1970. Malgré tout, les deux pays restent liés, même négativement. La lente agonie du Liban maltraité par les Etats-Unis et Israël est parallèle au déclin, depuis un demi-siècle, de la puissance française. Et Paris ne soit pas se faire d’illusions: depuis que le Général de Gaulle a dénoncé la Guerre des Six Jours en 1967, les dirigeants israéliens détestent la France et aident les Etats-Unis à la priver de toute indépendance sur la scène internationale. Les propos de Netanyahu signifient non seulement la volonté de détruire le peuple libanais mais aussi d’éradiquer toute influence française au Proche-Orient.
