Purge au FBI : Trump va « virer » les agents ayant enquêté sur lui

Purge au FBI : Trump va « virer » les agents ayant enquêté sur lui


Partager cet article

Donald Trump n’a jamais caché son animosité envers certains membres du FBI et du département de la Justice, qu’il accuse d’avoir entaché sa présidence par des enquêtes controversées. Depuis l’enquête sur les liens entre la Russie et sa campagne de 2016 jusqu’aux investigations sur son rôle dans l’assaut du Capitole et la gestion de documents classifiés, l’ancien président continue de dénoncer une institution qu’il juge « militarisée » et hostile. Vendredi, Donald Trump a déclaré qu’il allait « virer certains agents du FBI » ayant mené des enquêtes sur l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole. Selon Trump, ces agents du FBI étaient « corrompus ».

Dès son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, Donald Trump a gracié ou commué les peines de près de 1 500 personnes poursuivies pour leur participation à l’émeute du Capitole. Cet événement, survenu le 6 janvier 2021, visait à empêcher la certification de la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle de novembre 2020. Depuis, l’ancien président n’a cessé de dénoncer les enquêtes menées par le FBI, qualifiant certaines d’entre elles de « corrompues ». Emil Bove, le nouveau patron du département de la Justice et ancien avocat personnel de Trump, a exigé la liste des agents ayant participé à ces enquêtes. Cette demande a suscité une l’indignation et l’opposition de la part des agents concernés, qui invoquent des risques pour leur sécurité et une violation de leur vie privée. Pour mémoire, outre « len quête russe »,  Donald Trump a fait l’objet de plusieurs investigations menées par le procureur spécial Jack Smith. Ces enquêtes portent sur deux affaires. Trump est soupçonné d’avoir tenté de renverser les résultats de l’élection présidentielle en 2020, notamment en incitant ses partisans à marcher sur le Capitole le 6 janvier 2021. Deuxième affaire, l’ancien président D. Trump est accusé d’avoir conservé des documents classifiés dans sa propriété de Mar-a-Lago, en Floride, ce qui a conduit à une perquisition du FBI en août 2022. Ces enquêtes ont représent une menace sérieuse pour lui, pouvant  faire face à des inculpations criminelles. Trump continue de les dépeindre comme des attaques politiques à son encontre. Chaque coup contre lui a rendu Donald Trump plus fort et plus populaire.

Des agents « corrompus »

Vendredi, Donald Trump a réaffirmé sa détermination à licencier certains agents du FBI impliqués dans ces enquêtes.

« Je vais virer certains d’entre eux parce que certains d’entre eux étaient corrompus. Je n’ai aucun doute à ce sujet »,

a-t-il déclaré aux journalistes à la Maison-Blanche. Il a également justifié cette décision en invoquant des informations qu’il aurait apprises sur « ce monde » et sur la corruption présumée de certains agents.

Ces déclarations ont exacerbé les tensions entre l’administration Trump et les institutions fédérales, notamment le FBI. Les partisans de Trump voient dans ces enquêtes une tentative de délégitimer son mandat, tandis que ses détracteurs dénoncent une ingérence politique dans le travail des forces de l’ordre. A l’époque , Trump a dénoncé « une persécution politique » digne « d’un pays du tiers-monde ».

Purge du personnel du FBI

L’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 reste un événement marquant de l’histoire politique américaine. Des milliers de partisans de Trump ont envahi le bâtiment, brisant portes et fenêtres, et affrontant les forces de l’ordre. Les législateurs ont dû se réfugier dans des zones sécurisées, dans des scènes de chaos comparables à l’incendie du Capitole par les Britanniques en 1812.

Trump a demandé au FBI de révéler les coordonnées d’environ 5.000 employés de l’agence ayant travaillé sur cette affaire du 6 janvier. Les agents ont décidé de poursuivre en justice le ministère de la Justice (DOJ).

Dans le dossier judiciaire, ils ont déclaré que « Mr Trump a ordonné au ministère de la Justice de procéder à un examen et à une purge du personnel du FBI impliqué dans ces enquêtes et poursuites ».

Un accord judiciaire pour protéger les agents

Face à cette pression, un juge fédéral a validé un accord temporaire,  empêchant la divulgation des noms des agents jusqu’à la fin du mois. Cet accord permet aux recours judiciaires déposés par les employés du FBI d’être examinés. Les agents concernés ont intenté une action contre le département de la Justice, arguant que cette demande constitue une « rétribution politiquement motivée ».

Dans leur plainte, les neuf agents du FBI affirment que le procureur général par intérim, James McHenry, et d’autres responsables du département de la Justice cherchent à les sanctionner pour leur participation aux enquêtes sur l’assaut du Capitole. Ils estiment que cette démarche vise à les licencier ou à leur infliger d’autres mesures défavorables, en violation de la loi sur la réforme de la fonction publique.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
L'impôt sur l'improductivité : le vrai visage du macronisme

L'impôt sur l'improductivité : le vrai visage du macronisme

Le débat sur la fiscalité du patrimoine en France est un long feuilleton, marqué par des réformes successives qui tentent de concilier justice sociale, efficacité économique et recettes budgétaires. La proposition de transformer l'actuel Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) en un « Impôt sur la Fortune Improductive » (IFI) est le dernier chapitre en date. Cette idée représente un changement de philosophie si profond qu'il mérite d'être expliqué en détail, notamment sur un point qui peut s


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Stop à la Stasi numérique: l'UE recule sur "ChatControl"
Photo by Christian Wiediger / Unsplash

Stop à la Stasi numérique: l'UE recule sur "ChatControl"

Le projet de surveillance généralisée de nos messageries privées, Chat Control, vient d'être retiré. Cette victoire pour les libertés numériques reste cependant précaire: : le ChatControl pourrait bien revenir par la fenêtre dès décembre 2025. La nouvelle est tombée jeudi 30 octobre, et elle est à marquer d'une pierre blanche : l'Union européenne a décidé d'écarter la disposition la plus controversée d'un texte censé endiguer la pédocriminalité en ligne. Cette mesure, honnie sous le nom de "Cha


Rédaction

Rédaction

PLFSS 2026 : Lecornu curiace-t-il les soignants pour leur imposer le vaccin ARN ? par Elise Rochefort

PLFSS 2026 : Lecornu curiace-t-il les soignants pour leur imposer le vaccin ARN ? par Elise Rochefort

L'article 20 du projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit une vaccination obligatoire de nombreux personnels hospitaliers contre la grippe. Certains y ont vu une façon habile, un "curiaçage" des personnels soignants pour imposer le vaccin à l'ARN, après les moments douloureux du COVID. Qu'en est-il exactement ? L'interrogation porte sur le fait de savoir si l'article 20 du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 constitue un "curiaçage" (terme sou


courrier-strateges

courrier-strateges

Bobigny: quand la police viole la loi et la République se tait

Bobigny: quand la police viole la loi et la République se tait

Deux policiers, accusés de viol sur une femme retenue au dépôt du tribunal de Bobigny, ont été mis en examen après la découverte d’une vidéo accablante. Ce scandale illustre une fois encore l’impunité d’une institution policière en roue libre, couverte par le pouvoir politique. Les faits sont d’une gravité inouïe. Deux policiers, âgés de 35 et 23 ans, sont soupçonnés d’avoir violé une femme de 26 ans dans une geôle du tribunal de Bobigny. L’affaire aurait pu être étouffée, comme tant d’autres,


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany