Devant des maires bretons, Emmanuel Macron a préparé le terrain à un relèvement de l’âge de la retraite, pourtant exclu des concertations ouvertes depuis un an par le Haut-Commissaire Delevoye. Ce revirement de dernière minute pourrait mettre le feu aux poudres. La CFDT a d’ores et déjà annoncé qu’il s’agirait d’une ligne rouge à ne pas franchir.
Emmanuel Macron a ouvert la porte à un nouveau revirement:
On part aujourd’hui à la retraite au même âge qu’en 1980. C’est la première fois qu’on a autant de générations qui cohabitent avec cette angoisse qui se concentre en particulier sur nos jeunes retraités [qui] ont parfois à charge leurs parents.Quand un Président commence à dire ça, ça sent vraiment le rétropédalage en beauté. Selon toute vraisemblance, après avoir exclu durant la campagne électorale toute modification de l’âge légal, après avoir confirmé cette position durant les concertations menées par Jean-Paul Delevoye, Emmanuel Macron devrait se laisser aller au réalisme politique.
Nous l’avons expliqué ces derniers jours, l’équation du gouvernement est insoluble. D’un côté, et malgré les fake news diffusées sur ce sujet, les comptes sociaux sont plus dégradés qu’espéré. Dans l’hypothèse (probable) où le desindexation partielle des retraites décidées en loi de financement de la sécurité sociale serait remise en cause, il faudrait trouver un sacré paquet de milliards pour revenir à l’équilibre (environ une dizaine).
Tiens! c’est bizarre! c’est précisément ce que rapporterait un report d’un an de l’âge de la retraite à taux plein!
Problème: ce revirement risque de ne pas très bien passer dans l’opinion. Mais on n’est plus bien sûr que le Président Macron s’en rende bien compte.