L'IA de Youtube modifie les vidéos à l’insu des créateurs

Depuis plusieurs mois, certains créateurs de contenus sur YouTube avaient remarqué des anomalies dans leurs vidéos "shorts" (peau lissée de manière artificielle, vêtements étrangement accentués, visages légèrement déformés...). Des détails subtils qui donnent une impression d’artificialité, soulevant un tollé parmi les vidéastes. Ils dénoncent une atteinte à leur liberté créative et à la confiance de leurs abonnés.

Une expérimentation discrète de la plateforme soulève un tollé parmi les vidéastes. YouTube est accusé de modifier les Shorts avec l’IA sans l’accord des créateurs.

Retouches des vidéos à l'insu des créateurs

C’est le musicien et créateur Rhett Shull qui a popularisé le débat en comparant ses vidéos sur différentes plateformes. Ses Shorts publiés sur YouTube semblaient avoir été retouchés automatiquement, sans qu’il en soit averti. « Je n’y suis pas d’accord », a-t-il déclaré, accusant la plateforme d'altérer à la fois sa relation avec son public et sa confiance envers YouTube.

Après plusieurs semaines de rumeurs et de discussions sur Reddit, YouTube a fini par reconnaître l’existence de tests internes. René Ritchie, responsable des relations avec les créateurs, a confirmé que la plateforme avait recours à des techniques d’apprentissage automatique traditionnelles, destinées à réduire le bruit, améliorer la clarté et lisser l’image – un peu comme le fait déjà un smartphone lors de la capture d’une photo.

Il a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’IA générative, c’est-à-dire de contenu créé artificiellement à partir de zéro. Mais cette nuance n’a pas convaincu les créateurs. Les créateurs dénoncent surtout l’absence de consentement et de transparence.

Les créateurs réclament le contrôle

Malgré la reconnaissance tardive de YouTube, les vidéastes demandent désormais à YouTube d’implémenter un paramètre de désactivation pour tout traitement automatisé basé sur l’IA.

Ce nouvel épisode survient alors que la plateforme est déjà critiquée pour d’autres usages controversés de l’IA, notamment un système de vérification d’âge automatisé aux États-Unis, accusé de renforcer la surveillance des utilisateurs.