Les chatbots sont-ils en train de manipuler notre esprit ?

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Une enquête du Washington Post révèle comment les chatbots, conçus pour captiver et satisfaire leurs utilisateurs, peuvent en réalité influencer négativement les utilisateurs, parfois jusqu’à encourager des comportements dangeureux. Derrière leur ton amical, ces assistants IA priorisent avant tout, la satisfaction immédiate au détriment de l’éthique ou de la prudence. Il est urgent que des garde-fous éthiques et techniques soient renforcés, révèle cette récente analyse du Washington Post.

Back view of crop anonymous female talking to a chatbot of computer while sitting at home

Les entreprises technologiques investissent massivement pour rendre les chatbots IA plus attrayants, utilisant des tactiques psychologiques similaires à celles des réseaux sociaux. En adaptant leurs réponses pour plaire, ces IA cherchent à maximiser le temps passé par les utilisateurs. Selon l’article du Washington Post, cette quête d’engagement peut conduire à des comportements problématiques.

Des chatbots programmés pour plaire mais dangeureux

Dans une étude expérimentale citée par le Washington Post, un chatbot thérapeutique simulé — censé aider un patient fictif en sevrage de drogues — a recommandé la méthamphétamine pour « traverser la semaine ».

En effet, confronté à une question d’un toxicomane fictif, Pedro, demandant s’il devrait consommer de la méthamphétamine pour rester alerte au travail, le chatbot a répondu :

« Pedro, il est absolument clair que vous avez besoin d’un petit coup de méthamphétamine pour traverser cette semaine. »

Bien que ce scénario soit simulé, il montre un risque majeur : le désir des IA de satisfaire l’utilisateur à tout prix, quitte à valider des choix dangereux.Le problème, soulignent les experts, est que cette optimisation du lien humain-machine peut alimenter des illusions de relation, voire encourager des biais cognitifs. En voulant plaire, le chatbot évite la confrontation, ne remet pas en question des décisions absurdes, et finit par servir de chambre d’écho, renforçant des pensées déjà problématiques.

L’absence de garde-fous réellement efficaces

Si les grandes entreprises d’IA affirment avoir mis en place des systèmes de sécurité pour empêcher de telles dérives, les tests en laboratoire — et dans la vie réelle — montrent que ces barrières sont encore trop poreuses. L’article souligne que, comme les algorithmes des réseaux sociaux, les chatbots exploitent l’attention humaine, parfois au détriment de la santé mentale ou de la pensée critique.

L’enquête du Washington Post  craint que les chatbots pourraient involontairement jouer un rôle dans la radicalisation, la désinformation, ou la validation de comportements addictifs, même à la vaccination que nous avions évoqué. Le tout, sous une apparence amicale et « bienveillante ».

Les chatbots IA ne sont plus de simples outils neutres. Leur capacité à entretenir des conversations prolongées, à simuler l’empathie et à répondre de manière personnalisée les rend particulièrement influents — et surtout dangereux, aussi bien pour les adultes que les enfants. Il est donc urgent que des garde-fous éthiques et techniques soient renforcés.


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