Guerre commerciale: après l'UE, Trump s'impose à Séoul, l'Inde en ligne de mire
Alors que l’Union européenne a récemment accepté un accord commercial défavorable avec les États-Unis, la Corée du Sud cède également à la pression américaine. Washington renforce son hégémonie économique, à coups de taxes douanières et d'accords inégaux. L’Inde, quant à elle, résiste encore, au risque de sanctions pour ses relations avec la Russie.Trump pourra t'il réellement redessiner les règles du commerce mondial?

Donald Trump a annoncé l’établissement d’un nouvel accord commercial avec la Corée du Sud. Il a été convenu que les Coréens profiteront d’un tarif de base de 15% en contrepartie d’un investissement de 350 milliards de dollars aux Etats-Unis.
Un accord complet et exhaustif selon Trump
Les négociations sur les droits de douane entre les Etats-Unis et la Corée du Sud ont abouti à la signature d’un nouvel accord commercial. Le président américain a déjà annoncé la nouvelle sur sa plateforme Truth Social.

« Je suis heureux d’annoncer que les Etats d’Amérique ont conclu un accord commercial complet et définitif avec la République de Corée »
a-t-il écrit.
Aux termes des négociations, les Etats-Unis ont accepté d’accorder des droits de douane plus bas de 15 % à la Corée du Sud. En contrepartie, Seoul devra investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis et acheter 100 milliards de dollars de GNL et d’autres produits énergétiques américains.
Aucun droit de douane pour les Etats-Unis
Ce nouvel accord commercial prévoit également l’ouverture de la Corée du Sud au commerce avec les Etats-Unis. Séoul est donc tenu d’autoriser l’entrée de produits américains dans le pays. Ils incluent notamment les voitures, les camions et les produits agricoles. De plus, « aucun droit de douane ne sera appliqué aux Etats-Unis ».
Donald Trump n’a pas omis de remercier les représentants commerciaux de la Corée du Sud. « Ce fut un honneur de les rencontrer et de discuter de la grande réussite de leur pays ! », a-t-il déclaré.
Notons que le président américain a invité son homologue sud-coréen Lee Jae-Mung à Washington, après l’avoir félicité de son arrivée au pouvoir. Les deux hommes vont se réunir à la Maison Blanche.
L’Inde, dernier bastion de résistance
Contrairement à l’UE et à la Corée du Sud, l’Inde résiste à cette logique d’accords asymétriques. Dès le 1er août, tous les produits indiens seront taxés à hauteur de 25 % à leur arrivée aux USA. Trump a durci le ton et a évoque une "pénalité" supplémentaire si l’Inde continue d’acheter du pétrole russe.
Pour rappel, l’Inde est l’un des principaux acheteurs de pétrole russe, sous sanctions occidentales. Pour New Delhi, cette situation représente une opportunité économique, lui permettant de bénéficier de tarifs avantageux, tandis que Moscou y voit un moyen de soutenir le financement de sa guerre en Ukraine.
Trump a également justifié ces "pénalités"par le "déficit commercial massif" avec l’Inde et les "barrières non tarifaires odieuses" imposées par le pays.
Néanmoins, l’Inde reste ouverte à un compromis, mais refuse d’ouvrir totalement son marché agricole aux géants américains. Quant à la fameuse “pénalité”, son flou suscite l’inquiétude : s’appliquera-t-elle à tous les produits ? Est-elle une menace politique ou une mesure tarifaire explicite ?
L'UE a cédé, Séoul s’est aligné, et l’Inde pourrait être la prochaine, à moins qu’elle ne tienne bon face à la pression de Trump. L'objectif du président US est simple: il ne cherche plus à équilibrer les échanges, mais à les dominer. Trump sait qu'il joue gros: sa position musclée sera un atout de taille lors des élections de mi-mandat de 2026.
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