Elon Musk transforme les bureaux de la DOGE en dortoirs de crise

Elon Musk transforme les bureaux de la DOGE en dortoirs de crise


Partager cet article

Elon Musk a décidé de faire du siège de DOGE à Washington sa résidence principale. Le PDG de Tesla a confié à ses amis qu’il y dort et qu’on l’a même invité à dormir à la Maison Blanche, dans la chambre Lincoln. Le milliardaire ne cache pas son approche radicale: pour transformer une organisation, il faut y vivre. Une initiative  qui pourrait se heurter aux réalités des fonctionnaires fédéraux.

Alors qu’Elon Musk s’installe dans les bureaux du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) à Washington, son rapprochement avec Donald Trump et ses méthodes managériales radicales font ressurgir le spectre de ses prises de contrôle passées. Entre nuits à la Maison Blanche et ultimatums aux employés fédéraux, le milliardaire réécrit son manuel de disruption… au cœur du pouvoir.

Bureaux de la DOGE comme dortoir

Elon Musk a échangé les open spaces de Tesla et Twitter contre les couloirs du pouvoir à Washington. Selon des informations exclusives de WIRED, le PDG de SpaceX et X (ex-Twitter) aurait dormi plusieurs nuits au siège du DOGE, situé dans le bâtiment des bureaux exécutifs d’Eisenhower, à quelques pas de la Maison Blanche. Une proximité géographique qui symbolise son influence grandissante sur l’administration Trump.

Lors d’un dîner privé organisé par le Club de la luzerne, Musk aurait même confié à des proches avoir été invité à séjourner dans la chambre Lincoln, une pièce historique de la résidence présidentielle. Ces révélations soulignent son intégration dans l’orbite de l’ancien président, dont il partage désormais les stratégies de communication et les méthodes autoritaires.

Une stratégie déjà adoptée chez Tesla et X

Le fait de passer la nuit au QG du DOGE n’est pas un choix anodin. Il s’agit d’une stratégie que Musk a déjà appliquée chez Tesla. En effet, le milliardaire aurait dormi sur le sol de l’usine pendant les périodes de pointe. Lors d’une interview accordée à Ron Baron en 2022, il a déclaré « C’était ma résidence principale », à propos des nuits passées sur le sol des usines Tesla. Une tactique destinée à galvaniser les équipes : « Si les employés vous voient souffrir avec eux, ils donnent tout. »

Cette philosophie a atteint son paroxysme lors du rachat de Twitter en 2022. Musk s’est installé dans les bureaux de San Francisco, y dormant même après des journées de 20 heures. Ses gardes du corps l’escortaient jusqu’aux toilettes, et il a tenté d’aménager une salle de bain privée pour éviter de croiser ses employés. Steve Davis, patron de la Boring Company, a poussé le zèle jusqu’à emménager avec femme et enfant dans le siège social. Pour Musk, le salut de l’entreprise passait par une présence physique constante. Une conviction qui l’a conduit à racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, puis à imposer un ultimatum aux employés : « Travaillez en mode hardcore ou démissionnez ! ».

Une stratégie à haut risque

Le patron du DOGE est en train de reproduire le même scénario. « La main-d’œuvre fédérale doit être fiable et digne de confiance », peut-on lire dans le message, assorti d’une menace de licenciement. Son influence inquiète : un courriel récent du Bureau de la gestion du personnel, exigeant le retour au bureau cinq jours par semaine et une loyauté absolue, rappelle étrangement les méthodes Musk.Une copie conforme des notes internes de Twitter post-rachat.

Que ce soit chez Tesla, Twitter ou au DOGE, Musk impose une culture du sacrifice extrême, où vie professionnelle et personnelle se confondent. Ses dortoirs improvisés symbolisent autant sa détermination que son mépris des conventions.

Mais cette approche, si elle a fonctionné dans le privé, pourrait se heurter aux réalités politiques. Dormir à la Maison Blanche n’en fait pas un conseiller officiel, et ses tentatives de contourner les processus démocratiques alimentent les critiques.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Comme la France, la Belgique décrédibilise sa dette. Voici comment ! par Veerle Daens

Comme la France, la Belgique décrédibilise sa dette. Voici comment ! par Veerle Daens

Observons nos voisins. En France, les débats font rage sur un déficit qui s'envole et une dette dépassant les 115 % du PIB. Paris est sous le regard attentif de Bruxelles. Mais la Belgique, dans un silence médiatique relatif, suit exactement la même trajectoire. La crise politique aiguë qui paralyse Bruxelles n'est pas la cause de nos problèmes ; elle en est le symptôme le plus visible. Par Veerle Daens. La mission de 50 jours que s'est auto-attribuée le Premier ministre Bart De Wever n'est p


CDS

CDS

Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Ce pont du 10 novembre, moment de répit dans l'agitation nationale, offre une occasion de prendre du recul sur le spectacle de notre propre impuissance. La France est paralysée. Le chaos parlementaire, les blocages institutionnels et la déconnexion béante entre le pays légal et le pays réel ne sont plus des accidents de parcours ; ils sont le symptôme d'une maladie chronique. La tentation est grande, comme toujours, de personnaliser la crise. On accuse volontiers l'hyperprésidentialisation


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT