Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême brésilienne, a mis fin au bras de fer entre la plateforme X (anciennement Twitter) et le gouvernement brésilien. Dans un tweet publié mardi, X a déclaré qu’il était « fier de retourner au Brésil ». Le Brésil est l’un des plus grands marchés de la plate-forme en Amérique latine, avec environ 22 millions d’utilisateurs.
X is proud to return to Brazil. Giving tens of millions of Brazilians access to our indispensable platform was paramount throughout this entire process. We will continue to defend freedom of speech, within the boundaries of the law, everywhere we operate.
— Global Government Affairs (@GlobalAffairs) October 8, 2024
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Le différend entre Alexandre de Moraes, juge influent de la Cour suprême et président du Tribunal électoral supérieur brésilien (TSE), et Elon Musk, propriétaire de la plateforme X, a commencé lorsque la société a refusé de se conformer aux exigences locales . La Cour suprême du Brésil a décidé de suspendre l’accès à X dans le pays, suite au non-respect des injonctions judiciaires par la plateforme. En effet, X devait nommer un représentant au Brésil et supprimer plusieurs comptes accusés de diffuser des informations politiques erronées, notamment liées à l’ancien président Jair Bolsonaro et ses alliés. Parmi les comptes visés figurait le sénateur Marcos do Val, accusé de propager des fake news concernant les élections présidentielles de 2022, ainsi que Nikolas Ferreira, un membre influent du Congrès, connu pour ses discours incendiaires. X a d’abord résisté, affirmant que la sécurité de ses employés pouvait être menacée, notamment en raison de l’influence perçue de Moraes sur les affaires judiciaires. Il a aussi accusé les autorités brésiliennes de vouloir « mettre en faillite quiconque essaie d’apprendre la vérité ». Cette levée de l’interdiction marque la fin d’un conflit juridique complexe, opposant les exigences de régulation locale aux valeurs de liberté d’expression défendues par Elon Musk.
La levée de l’interdiction et le retour de X au Brésil
Après plusieurs semaines de blocage, X a finalement accepté les conditions imposées par la Cour suprême. Après, le paiement d’amendes d’un montant total de 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) et la suppression de comptes soupçonnés de disséminer de fausses informations, le juge Moraes a levé l’interdiction, permettant à X de reprendre ses activités au Brésil dans les 24 heures.
L’agence nationale brésilienne des télécommunications (ANATEL) a confirmé la reprise des opérations de X, marquant ainsi la fin de l’une des plus importantes batailles juridiques entre un géant des réseaux sociaux et un gouvernement national.
Les répercussions sur la liberté d’expression
L’affaire a suscité un débat national. Si certains louent les actions de Moraes pour sa fermeté face au milliardaire Musk, d’autres, comme le journaliste américain Glenn Greenwald, y voient une attaque contre la liberté d’expression. Greenwald, résident au Brésil et lauréat du prix Pulitzer, ce dernier a dénoncé ces actions comme une forme de censure, craignant que cela ne crée un précédent dangereux pour les gouvernements cherchant à contrôler les plateformes en ligne.
L’impact de cette décision sur les élections municipales brésiliennes, au moment de l’interdiction, a également suscité les critiques. Certains observateurs ont estimé que la suspension de X pendant cette période cruciale avait un effet disproportionné sur le débat politique national.
Pour autant, le retour de X au Brésil est crucial pour la plateforme, car le pays représente environ 6 % de sa base d’utilisateurs mondiale.
 
    
     
   
       
       
       
      