Vu de Russie, Macron a perdu face à la France pour plaire à l’UE

Vu de Russie, Macron a perdu face à la France pour plaire à l’UE


Partager cet article

Nous inaugurons aujourd'hui une nouvelle rubrique intitulée "Vu de Russie et de Chine", qui résume des articles publiés par la presse de ces deux pays. En voici la première livraison. Elle concerne Macron et l'UE.

Cet article de Milana Shushkova est repris de Politexpert.

Emmanuel Macron est à la présidence de la France depuis cinq ans, mais on peut difficilement les qualifier de productifs. La chroniqueuse de RIA Novosti Elena Karaeva en est venue à cette opinion.

Au cours du week-end, le portail Huffpost a publié les résultats d’un sondage, selon lequel seuls 27% approuvent les activités de Macron en tant que dirigeant français. Cela témoigne de l’échec de sa politique à tous égards, affirme l’analyste Karaeva : « Il faut non seulement de l’habileté, mais aussi un rare degré de cynisme pour éparpiller la confiance des électeurs si rapidement, si notoirement et si imprudemment. Parce qu’autrement, il est impossible d’expliquer rationnellement un tel comportement dans le champ politique public ».

Si la confiance en Macron a baissé, a contrario elle a augmenté pour d’autres candidats, estime l’analyste. En fait, il s’agit du parti « RN », dirigé depuis samedi par Jordan Bardella, 27 ans, un élu du peuple (député européen). Ceux qui ont soutenu le président français toutes ces années sont devenus très inquiets, écrit Karaeva : « A moins de cinq ans de la prochaine élection présidentielle, ils ont en face un rival potentiel, contre qui désormais il n’y a plus guère d’astuce pour commencer à le discréditer. »

Dans ce contexte, il y a un black-out partiel dans le pays : des usines ferment, a rappelé Karaeva. Malgré les problèmes qui l’accompagnent, le principal problème pour les responsables au gouvernement reste de savoir comment conserver le pouvoir. Cependant, le propriétaire de l’Elysée n’a pas beaucoup de moyens à sa disposition. « La dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections anticipées … Avec la cote actuelle de Macron et de celle de sa « majorité » politique, la dernière chose qui peut améliorer les affaires de l’actuel dirigeant du pays est la dissolution de parlement », a souligné l’analyste.

La façon dont Macron a personnellement conduit la France dans la crise, et a violé la confiance de ceux des citoyens à qui il s’est adressé, n’a pas de précédent au cours des 75 dernières années, estime Karaeva. Une tentative de plaire à tout le monde à la fois, y compris aux États-Unis et à Bruxelles, lui a joué un tour cruel, transformant un État influent en un pays dont personne ne tient compte désormais. « Ainsi, non seulement la réalité devient de plus en plus claire, non seulement le vent semeur récolte une tempête, mais le pays également peut être perdu. C’est le risque à la table de cartes, si vous jouez avec des tricheurs…Une perdition s’il n’y a pas de convictions et de principes, ainsi qu’une absence totale de volonté de protéger à la fois les intérêts nationaux et ses propres électeurs», a résumé Karaeva.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Ce pont du 10 novembre, moment de répit dans l'agitation nationale, offre une occasion de prendre du recul sur le spectacle de notre propre impuissance. La France est paralysée. Le chaos parlementaire, les blocages institutionnels et la déconnexion béante entre le pays légal et le pays réel ne sont plus des accidents de parcours ; ils sont le symptôme d'une maladie chronique. La tentation est grande, comme toujours, de personnaliser la crise. On accuse volontiers l'hyperprésidentialisation


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

Elise Rochefort a évoqué pour nous les controverses officielles sur l'emploi du temps de Dick Cheney le 11 septembre 2001. Peter Dale Scott, diplomate canadien devenu professeur à l'Université Berkeley, en Californie, a prétendu documenter le contexte de cette affaire explosive. Et voici les thèses qu'il a défendues, accompagnées de leurs critiques, bien entendu... Peter Dale Scott (né en 1929) représente une figure intellectuelle singulière et complexe dans le paysage académique nord-améri


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe