Une prime de 11 million € par cadre dirigeant distribuée par Xavier Niel

Une prime de 11 million € par cadre dirigeant distribuée par Xavier Niel


Partager cet article

Xavier Niel vient de faire un très beau cadeau aux cinq cadres dirigeants les plus capés d’Iliad, en leur distribuant (en actions d’Iliad) un pactole d’actions de 11 millions chacun, selon le Financial Times. Cette distribution inquiètent les analystes, notamment anglo-saxons, notamment parce qu’elle est déconnectée des résultats réels d’Iliad, dont les performances déçoivent, et qu’elles illustrent une financiarisation à outrance d’un groupe dont la poule aux oeufs d’or fut longtemps Free.

Xavier Niel sait se montrer généreux avec ceux qui l’entourent. Le Financial Times affirme avoir consulté les documents du conseil d’administration d’Iliad, la holding du groupe de Xavier Niel, qui s’est tenu le 14 juin. Selon le quotidien britannique, ce conseil a autorisé un échange d’actions Free, détenues par les cadres du groupe, contre des actions Iliad pour un montant d’environ 100 millions d’euros, et bénéficiant à 23 salariés. Le journal, qui cite des avis de l’Autorité des marchés financiers (AMF), affirme que plus de la moitié de cette somme est allée à cinq hauts dirigeants : le président du conseil Maxime Lombardini, le directeur général délégué Rani Assaf, le secrétaire général Cyril Poidatz, le directeur général délégué Antoine Levavasseur et le directeur général Thomas Reynaud. Une paille!

On félicitera les heureux élus, qui transforme ici un essai prévu depuis plusieurs années. En 2010 et 2011, un programme d’attribution gratuite d’actions représentant 5% de Free Mobile, filiale mobile non cotée du groupe qui a débuté ses activités en 2012, avait été mis en place pour les salariés d’Iliad. Ce plan donnait la possibilité aux bénéficiaires d’être réglé en cash ou en titres Iliad à un prix fixé par un expert indépendant. En l’espèce, le tarif retenu est le cours de… 2011, et non celui d’aujourd’hui.

Entretemps, Iliad a perdu plus de la moitié de sa valeur. On appréciera cette excellente façon de récompenser les services rendus par les dirigeants: les voilà payés au tarif de 2011, pour un échange de titres qui a lieu en 2019.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

Ce 16 décembre 2025, alors que le Sénat vient de rendre sa copie budgétaire, une vérité crue émerge du brouillard législatif : le gouvernement va devoir extorquer 9 milliards d'euros supplémentaires aux contribuables français (vous !) avant la Saint-Sylvestre. Pourquoi? Comment? Voici l'autopsie d'un mensonge d'État et d'une faillite annoncée. Tout commence, comme souvent, par une soumission. Vous vous demandiez si l'engagement d'un déficit à 5 % pour 2026 était réel? Il est bien pire que ce


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Et si, comme le dit désormais tout haut le FMI, le maillon faible du système financier était devenu… le marché des changes ? Vous savez, ce discret marché mondial où s’échangent pourtant chaque jour près de 10 000 Mds $ de devises et de produits dérivés sur devises, à l’instar du barbare swap cambiste, cet instrument qui permet notamment aux multinationales, ou aux plus petits exportateurs, de gérer le risque que la volatilité des changes fait courir à leur trésorerie placée en diverses monnaie


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT