Ukraine : Xavier Niel étend son empire avec le soutien de la BERD et de la Banque mondiale

Ukraine : Xavier Niel étend son empire avec le soutien de la BERD et de la Banque mondiale


Partager cet article

Le magnat des télécoms français, Xavier Niel, marque un nouveau tournant dans son expansion internationale. Avec l’appui de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et de la Banque mondiale, il réalise l’un des plus gros investissements étrangers en Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie.

French telecom Iliad Group founder and Vice President Xavier Niel is pictured as he arrives at Algiers airport as a guest of French President for a diplomatic visit on December 6, 2017. / AFP PHOTO / LUDOVIC MARIN

Le magnat des télécommunications français, Xavier Niel, désormais propriétaire du groupe Datagroup-Volia-lifecell, souhaite moderniser le réseau télécom en Ukraine. Jeudi, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et la Société Financière Internationale (International Financial Corporation, IFC ; Groupe de la Banque Mondiale) ont décidé d’accorder un prêt à long terme de 435 millions de dollars à l’opérateur.

Soutien des institutions financières

Après avoir investi dans les télécoms en France, Monaco, la Suisse, l’Italie, et la Pologne, l’Irlande, Xavier Niel poursuit son ambition d’étendre son empire dans le secteur. Jeudi dernier, l’homme d’affaires français a finalisé un investissement majeur en Ukraine, un pays en pleine guerre, en prenant le contrôle des opérateurs Lifecell (mobile) et Datagroup-Volia (fixe). Ce projet est mené par NJJ Holding, la société de Niel, à travers deux transactions distinctes.

Le milliardaire français souhaite « moderniser, étendre et améliorer » la qualité du réseau télécom ukrainien via le groupe Datagroup-Volia-lifecell. Le groupe va offrir « une meilleure connectivité mobile à 10 millions d’abonnés et un accès fixe à large bande plus rapide et plus fiable à environ 4 millions de foyers ».

Niel a immédiatement bénéficié du soutien de la Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) et de la Sfi. Elles ont annoncé dans un communiqué jeudi qu’elles vont investir 435 millions de dollars pour financer ce projet.

Une opportunité stratégique

Pour la Berd et la Sfi, c’est l’un des plus importants investissements étrangers réalisés en Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022. Voilà pourquoi, elles ont décidé de le soutenir. La Berd a indiqué que « ce projet devrait envoyer un signal positif fort aux investisseurs ».

Makhtar Diop, directeur marketing de l’International Finance Corporation (IFC), a souligné l’importance de cet investissement, le qualifiant de « plus important investissement étranger direct consenti par un grand investisseur stratégique depuis l’invasion russe ». Selon Diop, cet investissement envoie un message fort sur la résilience et le potentiel de l’économie ukrainienne. Les infrastructures télécoms ukrainiennes auraient subi des dommages évalués à 1,9 milliard de dollars depuis le début de la guerre en 2022

La BERD a également annoncé que l’opérateur télécom va développer ses initiatives en matière de cybersécurité pour mieux protéger ses infrastructures et proposer des produits plus compétitifs..

Xavier Niel a mentionné dans le communiqué que ce partenariat met en évidence un engagement commun pour optimiser la croissance économique de l’Ukraine. Il révèle aussi « le potentiel d’investissement prometteur du pays ».  Notons que le projet de Niel est aussi soutenu par la Commission européenne et le gouvernement français.

Sans le soutien des occidentaux,  l’Ukraine ne pourrait pas mener la guerre militairement – et la faillite de l’État est inévitable. Mais le pays bénéficie toujours d’un soutien économique massif, notamment de la part de l’UE et de ses partenaires, au grand désespoir de leurs contribuables.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Veerle Daens : "Comment j'ai compris que je n'étais pas dans le logiciel parisien"

Veerle Daens : "Comment j'ai compris que je n'étais pas dans le logiciel parisien"

Je me souviens de ce dîner dans un hôtel particulier du VIIe, où j’avais été conviée par un ami banquier — disons Pierre, parce que tous les banquiers parisiens s’appellent Pierre. Autour de la table, des visages lissés par le Botox et l’autosatisfaction, des conversations qui glissaient sur l’art contemporain, les last-minute à Saint-Barth, et, bien sûr, les people qu’on avait croisés par hasard la veille. Moi, naïve Flamande que j’étais, j’avais cru qu’on parlait pour échanger des idées. Erreu


CDS

CDS

Abattage massif : Macron face à la coalition des bannis

Abattage massif : Macron face à la coalition des bannis

Il y a quelque chose de pourri au royaume de la technostructure. Alors que la France périphérique s'apprête à passer un Noël anxieux et souvent dans la gêne, le gouvernement, dans sa tour d'ivoire, a décidé d'offrir au peuple un spectacle sacrificiel digne des heures les plus sombres du « quoi qu'il en coûte » sanitaire : l'abattage massif, bureaucratique et froid de milliers de bovins sains. La crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui ravage nos campagnes depuis juin 2025, n'est


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Blanche Gardin: quand la critique d'Israël mène au boycott culturel

Blanche Gardin: quand la critique d'Israël mène au boycott culturel

L’humoriste Blanche Gardin affirme être boycottée par le milieu culturel français après un sketch sur Israël. Entre mise à l’écart professionnelle et menaces, son cas interroge sur la liberté d’expression dans le secteur culturel. Blanche Gardin, humoriste connue pour son style tranchant, affirme subir un boycott professionnel et des menaces depuis un sketch évoquant l’antisémitisme et le conflit israélo-palestinien présenté lors d’une soirée militante fin 2023. Son témoignage, livré dans Arrêt


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

Interdiction des réseaux sociaux aux mineurs: une dérive liberticide déguisée en protection, par Eric Lemaire
Photo by Julie Ricard / Unsplash

Interdiction des réseaux sociaux aux mineurs: une dérive liberticide déguisée en protection, par Eric Lemaire

Emmanuel Macron a récemment réaffirmé sa volonté d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ou 16 ans. L’objectif affiché est la protection des enfants face aux effets délétères des plateformes numériques : addiction, anxiété, harcèlement, exposition à des contenus violents ou sexualisés. Le raisonnement est désormais bien rodé, politiquement vendeur, et largement repris par une partie de la classe politique, à droite comme à gauche. profonde, et infiniment plus politiqu


Rédaction

Rédaction