Ukraine : Macron et Merz échouent face à la guerre d'usure menée par la Russie, par Ulrike Reisner
Hier en Moldavie et aujourd'hui à Toulon, Emmanuel Macron et Friedrich Merz s'adonnent à l'activisme politique. D'une part, ils masquent ainsi les divergences entre l'Allemagne et la France ; d'autre part, ils font preuve d'un optimisme de circonstance, car il est clair que l'Europe est perdante dans le conflit commercial mondial, dans le différend douanier avec les États-Unis et dans la guerre en Ukraine. Même si Bruxelles prépare actuellement le 19e paquet de sanctions et que des drones, depuis l'Ukraine, prennent pour cible les raffineries de pétrole russes, les dommages politiques et économiques s'accumulent dans l'UE. La France et l'Allemagne s'épuisent - et ce n'est pas la première fois dans l'histoire - parce que la Russie a plus d'endurance.

Lorsque le chancelier allemand et le président français se réuniront à Toulon pour discuter, il sera également question des garanties de sécurité pour l'Ukraine. Mais comme on pouvait s'y attendre, le Kremlin a déclaré hier, par l'intermédiaire du porte-parole du président russe, que la Russie rejetait la présence de militaires des pays européens membres de l'OTAN en Ukraine, « car l'élargissement de l'Alliance atlantique était à l'origine l'une des causes du conflit ». Les Européens se sont ainsi laissés ridiculiser publiquement, une fois de plus : lorsque Trump était assis aux côtés du président français Emmanuel Macron à Washington le 24 février, il a déclaré avoir interrogé Poutine expressément sur ce sujet et avoir reçu l'assurance que le chef de l'État russe n'y voyait aucun inconvénient.