Sylviane, 66 ans : morte par overdose d'État, par Veerle Daens

Sylviane, 66 ans : morte par overdose d'État, par Veerle Daens


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Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’État-providence, et l’odeur du cadavre nous parvient désormais depuis les parkings de Loire-Atlantique. Sylviane Police avait 66 ans. Elle n’est pas morte sur le front ukrainien, ni dans un pays du Tiers-Monde ravagé par la guerre civile. Elle est morte de froid et d’arrêt cardiaque, recroquevillée dans sa voiture à Piriac-sur-Mer, une commune balnéaire huppée, quelques mois après avoir été expulsée de son logement par la force publique.

Ce drame n'est pas un "fait divers". C'est un crime politique. Et contrairement à ce que clament déjà les vautours de la gauche compassionnelle, Sylviane n'a pas été tuée par le "libéralisme sauvage". Elle a été tuée par l'exact inverse : une asphyxie bureaucratique organisée, financée par vos impôts, qui porte le nom cynique de "modèle social français".

Le mythe de la protection sociale

L'État français prélève plus de la moitié de la richesse produite par ses citoyens sous prétexte de leur offrir une sécurité « du berceau à la tombe ». Sylviane, comme des millions d'autres, a payé. Toute sa vie, son salaire a été amputé de cotisations sociales exorbitantes. On lui a promis qu'en échange, elle aurait une retraite digne et un filet de sécurité.

Le résultat? À 66 ans, son capital confisqué par le système de retraite par répartition lui a été rendu sous forme d'une pension de misère, incapable de couvrir un loyer dans la région nantaise où la tension locative est explosive ``. Si Sylviane avait pu placer cet argent sur un compte d'épargne privé tout au long de sa vie, elle serait morte propriétaire, au chaud. L'État l'a d'abord spoliée de son avenir financier avant de l'abandonner à son sort.

L'hypocrisie de la pénurie organisée

Pourquoi Sylviane ne trouvait-elle pas de toit? Son fils affirme qu'un dossier de logement social était déposé depuis plus de cinq ans. Cinq ans ! Voilà la réalité des files d'attente soviétiques que génère inévitablement l'administration des prix et des loyers. En Loire-Atlantique, le délai d'attente pour un logement social a explosé, transformant le "Droit au Logement" en une sinistre loterie administrative.

Piriac-sur-Mer compte 64,5 % de résidences secondaires. Les étatistes y voient la faute des "riches". Un libertarien y voit la conséquence rationnelle d'une législation locative délirante. Protéger le locataire à l'extrême, interdire les expulsions pendant la trêve hivernale, et taxer lourdement les revenus fonciers ont un effet pervers immédiat : les propriétaires retirent leurs biens du marché locatif classique pour se tourner vers la location saisonnière ou la vacance. En voulant "protéger" les locataires, l'État a rendu le marché inaccessible aux profils fragiles comme celui de Sylviane. On ne loue plus à une retraitée pauvre, car le risque juridique créé par l'État est devenu insupportable pour le bailleur.

Le « non » bureaucratique

L'aspect le plus glaçant de cette affaire réside dans la défense de la municipalité. La mairie affirme avoir proposé des solutions d'hébergement à Nantes ou Saint-Nazaire, que le couple aurait refusées pour ne pas quitter ses racines. Quelle arrogance technocratique ! Pour l'administration, le citoyen n'est qu'un pion qu'on déplace sur une carte. Sylviane voulait vivre dignement chez elle, dans sa communauté. Mais pour le Léviathan municipal, la charité est une procédure : "Prenez ce qu'on vous donne à 80 kilomètres d'ici, ou crevez."

Pendant que la mairie de Piriac se débat avec ses obligations de loi SRU et ses quotas de logements sociaux déficitaires, une femme dormait dehors. Le système a parfaitement fonctionné : les formulaires ont été remplis, les commissions se sont réunies, la police a fait respecter l'expulsion (car l'État sait être efficace quand il s'agit d'user de la force), et Sylviane est morte.

L'État n'est pas la solution, c'est le problème

La famille de Sylviane accuse la mairie de négligence. C'est compréhensible, mais incomplet. Ce n'est pas seulement l'indifférence d'un maire qui est en cause, c'est la culture de l'irresponsabilité. Dans une société libre, la solidarité est une affaire de proximité : voisins, associations, églises, familles. En monopolisant la charité, en la transformant en "droits sociaux" gérés par des guichets impersonnels, l'État a détruit le lien social naturel. Nous payons des impôts pour ne plus avoir à nous soucier de notre voisin qui dort dans sa voiture. Nous avons délégué notre humanité à une administration.

Sylviane Police est la martyre d'un système à bout de souffle qui promet le paradis et livre l'enfer administratif. Sa mort est un réquisitoire sanglant contre l'illusion que l'État nous protège. Il est temps d'arrêter de réclamer "plus de moyens" pour ce système failli et de commencer à réclamer plus de liberté : la liberté de construire, de louer, d'épargner, et surtout, la liberté de s'entraider sans passer par le Cerfa de la préfecture.


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Rédaction

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