Sommet Poutine-Zelensky : entre impasse diplomatique et mise en scène stratégique

Sommet Poutine-Zelensky : entre impasse diplomatique et mise en scène stratégique


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Alors que les initiatives diplomatiques s’intensifient, notamment sous l’impulsion de Donald Trump, Moscou et Kiev s’accusent mutuellement d’empêcher la tenue d’un sommet entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Dans ce bras de fer politique, l’Otan tente de peser avec la promesse de “garanties de sécurité solides” pour l’Ukraine.

La recherche d’un accord de paix entre Moscou et Kiev continue. Le président américain Donald Trump multiplie les efforts pour organiser une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Mais jusqu’à présent, ce sommet n’a pas eu lieu. Vendredi dernier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré que Volodymyr Zelensky est à l’origine de ce blocage.  

Lavrov pointe du doigt Zelensky

Vendredi, le chef diplomatique russe, Sergueï Lavrov a déclaré que Zelensky est à l’origine de l’absence de ce sommet. « Poutine est prêt à rencontrer Zelensky lorsque l’ordre du jour de ce sommet sera prêt. Et cet ordre du jour n’est absolument pas prêt », a-t-il annoncé au cours d’une interview accordée à la chaîne américaine NBC.  Selon M. Lavrov, le président ukrainien n’est pas d’accord avec les propositions de Washington pour mettre fin au conflit, ce qui provoque ce blocage. On cite entre autres la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan tant revendiquée par Moscou et les négociations pour des échanges territoriaux.  

De son côté, Zelensky a accusé la Russie de « tout faire pour empêcher cette rencontre d’avoir lieu ». Il a répété depuis plusieurs mois qu’il est prêt à rencontre Poutine. Le président ukrainien a maintenu que « c’est au niveau des dirigeants que la question de la fin de la guerre doit être résolue ».

Pour le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, est d’une nécessité absolue. Il s’agit d’un moyen de fournir des « garanties de sécurité solide » à l’Ukraine en cas de signature d’un accord de paix avec la Russie. Rutte a fait appel aux Occidentaux de fournir tous les efforts nécessaires pour organiser ce sommet.

Ces dernières semaines, le président américain Donald Trump, a multiplié les efforts diplomatiques pour rendre possible cette rencontre et établir ainsi ces garanties de sécurité. Vendredi dernier, il a eu un entretien avec son homologue russe en Alaska. Puis le lundi, il a rencontré Zelensky et ses alliés européens à Washington. Ces démarches n’ont donné aucun résultat à priori, car les deux camps maintiennent leurs positions et une réconciliation semble être impossible.

Le rôle ambigu de Donald Trump

Le président Trump tente de s’imposer comme médiateur incontournable. Après avoir rencontré Vladimir Poutine en Alaska puis Volodymyr Zelensky à Washington, il a indiqué que les États-Unis étaient prêts à fournir un soutien aérien, mais sans troupes au sol, et qu’il excluait une adhésion de l’Ukraine à l’Otan.

Cette position reflète une volonté d’aboutir rapidement à un compromis, mais elle alimente aussi la méfiance de Kiev, qui craint d’être poussée à accepter des concessions territoriales irréversibles.

Sur le terrain, l’armée russe a annoncé la prise de trois nouvelles localités dans la région de Donetsk. À Kostiantynivka, une position stratégique ukrainienne, des bombardements intensifs ont été signalés, illustrant la pression croissante de Moscou sur les défenses de Kiev.


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