SNCF : la CGT bien décidée à couler son entreprise par une énième grève d’été

SNCF : la CGT bien décidée à couler son entreprise par une énième grève d’été


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La CGT appelle les cheminots à la grève le jeudi 1er juillet, notamment pour réclamer à la direction de la SNCF une hausse générale des salaires, des embauches et de réelles négociations sur le cadre social. Les contribuables français ont pourtant repris 25 milliards des dettes et versé 5 milliards d’euros à la compagnie ferroviaire.

Début juin, lors d’une conférence de presse, Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, avait souligné “un très gros mécontentement dans l’entreprise“, en jugeant “probable“ un conflit social.

La “grève fourre-tout“ de la CGT

Les motivations de l’appel à la grève ressemblent à “une liste à la Prévert“, un véritable “fourre-tout“ qui commence par l’incontournable défense du service public, prétendument détérioré par la “suppression de 1 à 2 % des effectifs en 2020.“ La CGT exige l’augmentation des cadres d’organisation et des recrutements et le remplacement systématique des départs en retraite et, un véritable plan de relance du fret et du voyageur dans le cadre du service public SNCF.

Ensuite, la CGT réclame un “statut social de haut niveau“ c’est-à-dire en langage marxiste “protecteur“.  Ne l’était-il pas ? Non à en croire nos camarades cégétistes. Aussi, ils demandent que leur direction obtienne de l’État le maintien des régimes spéciaux de retraite et que tous les contractuels aient des droits équivalents aux statutaires.

Mais aussi, il s’agit de combattre le diable capitaliste. D’après le syndicat, le groupe public « continue de se transformer » en copiant le « fonctionnement des entreprises privées » et sa direction entend « gommer les normes et les garanties sociales existantes », en vue de les « abaisser ». Et alors l’organisation ouvrière exige l’arrêt des réorganisations, la fin de la sous-traitance, la mutualisation des moyens et l’amélioration de l’organisation de la production, l’arrêt des processus de filialisation dans le cadre des appels d’offres TER.

Enfin, les revendications deviennent plus basics comme l’augmentation générale des salaires pour tous et, surtout, “le maintien et l’amélioration des droits aux facilités de circulation pour les actifs et retraités“.

Mais de “ce quoi qu’il en coûte“, il n’en est dit mot (ou plutôt chiffre). Pour mémoire, l’entreprise ferroviaire accuse 3 milliards d’euros de pertes en 2020…

Un “pognon de dingue“

Pas besoin de vous interrogez sur le “quoi qu’il en coûte“ lorsque le “pognon de dingue“ ne sort pas de votre poche mais de celles des contribuables français.

N’aurions-nous pas pu espérer que la CGT remercie les Français qui ont repris, à leur compte (de l’Etat) près de 25 milliards de dettes de la SNCF d’une part et injecté 5 milliards d’euros dans les comptes de la compagnie nationale d’autre part.

Les salariés de la SNCF font pourtant partie des mieux lotis (tout comme les pilotes d’Air France sont les mieux payés du monde) comme le détaille l’ancien rapporteur à la Cour des comptes, François Ecalle.

  • Leur rémunération sont plus élevées que dans le privé à position équivalente
  • Un régime d’assurance maladie bien plus avantageux que celui de la Sécurité sociale
  • Des retraites plus grasses avec un taux de cotisation moindre en raison d’un régime spécial ; l’âge du départ à la retraite à taux plein peut se faire entre 50 et 55 ans pour les cheminots nés avant 1962.
  • Un temps de travail inférieur à celui du privé avec 1 568 heures à 1 589 heures annuels contre 1 708 heures dans le privé

Prenons un seul exemple dans les multiples revendications, celui des “facilités de circulation“. Ce sont les billets gratuits ou à tarifs très réduits dont bénéficient, à vie, les cheminots, leurs conjoints, leurs enfants, mais aussi leurs parents, grands-parents, ainsi que toute la lignée de leur belle-famille. Au total, un coût annuel pour la SNCF chiffré à 220 millions d’euros par la Cour des comptes en 2019.

La SNCF n’est-elle pas une entreprise comme les autres ? Son statut et sa situation de quasi-monopole lui permettent-ils de s’exonérer des règles comptables ? Les cheminots sont-ils des salariés plus égaux que les autres ? Combien de temps allons-nous accepter ce système crypto-communiste qui n’existe qu’en France ? Décidément, le monde d’après ressemble (en tout cas dans ses défauts) au monde d’avant !


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