Réarmement de l’Europe : le point sur ce qui s’est vraiment dit au Conseil de jeudi dernier

Le plan « Rearm Europe » évoqué par Ursula von der Leyen a suscité de nombreuses polémiques, et surtout de nombreux fantasmes hystérisés. Mais de quoi les dirigeants européens ont-ils parlé au juste jeudi dernier ? Ont-ils validé un plan de confiscation de l’épargne sous le couvert fallacieux d’une guerre à mener contre l’Ukraine, comme la rumeur en a circulé ? Ou bien ont-ils mis un terme à un certain nombre de tabous néo-libéraux qui offrent d’importantes perspectives pour l’Union ?
Dans ce nouveau numéro de Chaos Global, nous passons en revue le Conseil européen de jeudi dernier, qui a donné lieu à de nombreux fantasmes ou à des interprétations extrêmement déformées. Il était utile de « revenir » aux choses telles qu’elles se sont passées :
- sur la guerre en Ukraine, les Européens n’ont guère trouvé d’unanimité. Le plan d’aide à 5 milliards porté par la haute représentante n’a pas été évoqué. Aucune solution concrète n’est proposée dans ce conflit. Ces éléments plaident pour l’opinion selon laquelle l’aide à l’Ukraine est devenue un rideau de fumée sans véritable intention de la délivrer…
- sur le plan « rearm Europe », le Conseil n’a pour l’instant rien décidé ni désigné aucune option. Les propositions d’Ursula von der Leyen n’ont donc pour l’instant pas cours…
- il est en revanche à noter que ces propositions brisent des tabous néo-libéraux, comme le libre-échange, l’équilibre budgétaire ou les aides publiques aux entreprises
- reste à savoir si l’Europe sera capable de dégager une vision stratégique indépendante de l’OTAN…
- pour l’instant, l’UE déclare son attachement et l’OTAN…
- et il faudra suivre avec attention les risques que présente l’Union des capitaux, recette miracle selon le Conseil pour améliorer la compétitivité de notre industrie.
Sur le fond, le Conseil s’est peu occupé d’Ukraine… il s’est surtout préoccupé de compétitivité européenne.
Vendredi, nous reviendrons avec Ulrike Reisner sur ce fameux marché unique du capital, et sur ses implications fiscales pour nous.
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