Purge numérique de Trump: les agences fédérales suppriment les mots relatifs à « l’idéologie de genre »

Purge numérique de Trump: les agences fédérales suppriment les mots relatifs à « l’idéologie de genre »

Depuis le 31 janvier, plus de 8 000 pages web ont été supprimées des sites gouvernementaux américains sous ordre de Donald Trump. Cette purge numérique vise à effacer toute référence aux les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) touchant des domaines aussi variés que la santé publique, la recherche scientifique et les droits des minorités…Des sites web gouvernementaux, notamment ceux des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), ont supprimé ou modifié des contenus faisant référence aux personnes LGBTQ+.Cette politique de censure s’inscrit dans une vision restrictive de l’identité de genre, où l’administration affirme qu’il n’existe que deux sexes : les hommes et les femmes.

Depuis que Donald Trump a fait son retour à la Maison Blanche, plusieurs sites Web du gouvernement fédéral ont été fermés. Cette fermeture s’explique par la détermination du président élu de supprimer toutes les recherches contenant des termes liés à la diversité, à l’équité ou à l’inclusion (DEI). L’administration Trump veut surtout empêcher les recherches qui font référence à la LGBT.

Censure généralisée sur le site des CDC

Durant sa campagne, Donald Trump a déclaré vouloir « purger les woke » . Dès son retour au pouvoir, Trump a déclaré qu’aux Etats-Unis, il n’y a que deux genres : masculin et féminin. Cette déclaration a généré la fermeture de plusieurs sites web du gouvernement. Cela a provoqué une certaine inquiétude chez les experts dans le domaine de la science et de la médecine. Ils craignent surtout la fermeture des plateformes renfermant des recherches. Mais en réalité, l’administration Trump veut surtout censurer les termes liés à la DEI.

Le Washington Post a révélé que les CDC ont supprimé des pages entières dédiées au dépistage du VIH pour les personnes transgenres, aux directives sur les médicaments contre le VIH et aux ressources pour la santé des jeunes LGBTQ. Même les recommandations vaccinales, comme celle concernant le vaccin contre le mpox (anciennement variole du singe), ont été temporairement retirées.

Une liste de mots interdits

La censure ne se limite pas aux sites web. Les chercheurs du CDC ont reçu pour instruction de supprimer ou de modifier tout manuscrit contenant une liste de termes interdits. Le Bureau fédéral de gestion du personnel leur a imposé un délai très court. Parmi ces mots figurent : Genre – Transgenre- LGBT- Non-binaire- Assigné·e à la naissance- Biologiquement masculin/féminin- Enceinte/personnes enceintes

Cette politique a également touché les publications scientifiques du CDC, comme le Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), qui n’a pas été publié depuis le 16 janvier 2025, une première en 60 ans. Les scientifiques sont également empêchés de partager de nouvelles découvertes avec le public.

La National Science Foundation a d’ailleurs reçu une liste de mots clés qui servent à filtrer les articles soumis pour financement. L’objectif est de s’assurer que le sujet de la recherche est inoffensif.

La National Science Foundation et la NSA emboîtent le pas

La censure s’étend au-delà du CDC. La National Science Foundation (NSF) a commencé à filtrer les demandes de financement en utilisant une liste de mots interdits pour identifier les projets jugés « sensibles ». Sur le blog « Popular Information », Judd Legym et Rebecca Crosby ont également écrit un article sur la censure à l’Agence nationale de sécurité qui a ordonné la suppression de tous les contenus internes et externes contenant des termes liés à la DEI.

Une note interne de la NSA, révélée par le blog Popular Information, liste 27 mots interdits, notamment :Racisme-Féminisme-Égalité des sexes-Intersectionnalité-Privilège-Transgenre-Pronoms

Cette liste inclut des termes couramment utilisés dans des contextes non liés à la DEI, comme « privilège », qui est pourtant essentiel dans le domaine de la cybersécurité pour décrire l’escalade des privilèges.

La communauté scientifique et médicale s’alarme de cette censure généralisée. Les professionnels de la santé craignent que la suppression d’informations cruciales sur la santé des populations marginalisées n’ait des conséquences désastreuses. Alors que d’autres suppressions pourraient suivre, les chercheurs dénoncent une entrave à la liberté académique et à la diffusion des connaissances.