Le Monde, quotidien largement subventionné par le gouvernement, a consacré un long article sans nuance et sans équilibre à la désignation des idées "d'extrême droite" : "défense de l’identité nationale, de la tradition, de l’autorité, promotion du mérite individuel, de l’ordre, rejet de l’immigration et de l’égalité" seraient les signaux de l'appartenance aux nostalgiques d'Auschwitz et de la Shoah. Veerle Daens réagit à cette nouvelle outrance de l'extrême centre.

Il règne sur la rédaction de l'avenue Pierre Mendès-France une odeur de cierge rance et de panique feutrée. Alors que la France grelotte sous le gouvernement éphémère de M. Lecornu — ce Premier ministre qui a la durée de vie d'un yaourt oublié au soleil —, notre quotidien de révérence, pardon, de référence, vient de publier sa dernière bulle papale. Le titre? "Comment les idées d’extrême droite se sont diffusées dans les discours institutionnels de la Vᵉ République". Rien que ça.
Pour le dire en français courant : si vous trouvez qu'il y a un peu trop d'insécurité ou que vos impôts servent à financer des associations douteuses, félicitations! Vous êtes officiellement un danger pour la République.

Le capitalisme de connivence en tutu
C’est tout le charme discret de la bourgeoisie subventionnée. Le Monde, cette cathédrale de la pensée conforme, vit sous perfusion fiscale. En 2025, alors que le budget de l'État ressemble à un champ de ruines, le journal a encore touché ses quelques millions d'euros d'argent de poche (environ 5,7 millions d'aides directes pour les seuls titres nationaux, sans compter les douceurs postales).
L'ironie est savoureuse, presque sucrée : un journal détenu par des milliardaires de la Tech (Niel) , financé par vos impôts, vous explique du haut de sa chaire que vouloir protéger son propre argent ou ses frontières est une déviance morale. C'est l'hôpital qui se moque de la charité, mais un hôpital privé de luxe qui envoie la facture à la Sécurité Sociale.


La sémantique du goulag en soie
Le tour de force de l'article est sémantique. L'extrême droite n'est plus ce vieux machin historique avec des bruits de bottes. Non, c'est devenu un gaz, une vapeur toxique qui s'insinue partout. Parlez-vous de "préférence nationale"? Hop, fasciste. Osez-vous murmurer le mot "ensauvagement" devant une vidéo de lynchage? Hop, agent du chaos.
Pour Le Monde, le réel est une construction d'extrême droite. Si les discours des Premiers ministres se sont "droitisés" depuis 1970 , ce n'est pas parce que la société a changé ou que l'insécurité a explosé. Non, c'est parce que le Mal a contaminé les esprits faibles. Le journaliste du Monde ne constate pas ; il déplore. Il ne rapporte pas les faits ; il distribue les bons points de vertu républicaine, comme une institutrice acariâtre dans une cour de récréation en feu.


La panique des clercs
Au fond, cette chronique d'une "diffusion" des idées nauséabondes est un aveu de faiblesse. C'est le cri d'une caste qui sent le sol se dérober. Ils ont le monopole de la morale, le monopole de la subvention, le monopole de l'attention légitime, et pourtant, les gens continuent de mal voter et de mal penser. C'est à n'y rien comprendre.
Alors, on pathologise. On invente des concepts flous comme la "rhétorique nativiste" pour disqualifier l'envie toute bête de ne pas être minoritaire chez soi. On s'inquiète de la "droitisation" des médias privés (les vilains médias qui vivent de leurs clients), tout en passant sous silence l'homogénéité soviétique du service public et de la presse aidée.

Souriez, vous êtes taxés
Ne boudons pas notre plaisir. Cet article est un chef-d'œuvre d'humour involontaire. Il nous rappelle que pour Le Monde, la démocratie est ce système merveilleux où l'on peut dire tout ce qu'on veut, à condition que ce soit validé par son comité de rédaction..
En attendant, chers lecteurs, continuez à cultiver votre jardin, à élever vos enfants et à payer vos impôts pour financer les insultes qu'on vous adresse. C'est cela, la grandeur française en 2025 : financer sa propre excommunication avec le sourire. Et si vous ne souriez pas, c'est que vous êtes vraiment d'extrême droite.



