Picot : éloge des fonctionnaires qui fonctionnent

Picot : éloge des fonctionnaires qui fonctionnent


Partager cet article

La récession sera moins dure que prévu en 2020, mais beaucoup plus longue et profonde que nous ne l'imaginions. Les chiffres de l'INSEE publiés vendredi le montrent. Mais comment réagir face à cette nouvelle donne qui annonce un appauvrissement bien plus sévère du pays que les gouvernants n'avaient bien voulu le dire ? Nous sommes à une période charnière et tous les épargnants (petits ou gros) ont désormais intérêt à se poser la question pour les années à venir : comment adapter leur stratégie d'épargne à la dureté des temps qui vient. Voici notre première appréciation sur le sujet.

transparence financière

L’INSEE a publié vendredi les vrais chiffres de la situation économique actuelle du pays : une année 2020 un peu moins pire que prévu (mais quand même cataclysmique) et une année 2021 beaucoup plus dure que tout le monde ne l’avait dit. Dans la pratique, la donne des épargnants changent, parce que la donne économique globale change.

Il est devient indispensable de penser dans la durée l’évolution de son mix patrimonial, et tout particulièrement l’allocation de son épargne entre placement immobilier et actif financier. Nous expliquons aujourd’hui une approche globale sur ce sujet.

Récession et nouvelle donne économique

Vendredi dernier, l’INSEE a publié les chiffres de la récession en 2020, et ils ne sont pas glorieux.

Comme on le voit, en valeurs « corrigées des variations saisonnières », le produit intérieur brut français a subi un sacré choc en 2020, avec une baisse d’environ 100 milliards € au premier trimestre et une « remontada » très inférieure au montant initial. Et comme le montre l’INSEE, l’année a fini sur une nouvelle chute du PIB que rien n’a corrigé depuis.

Autrement dit, si la baisse du PIB « n’a été que » de 8,3% en 2020, chiffre cataclysmique mais inférieur aux 10 ou 11% annoncés un temps, le retour à la prospérité devrait être beaucoup plus long que prévu. Et, dès 2021, les 6% de croissance annoncés par Bercy devraient relever de la poudre de perlimpinpin.

Bref, il y a ici une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que 2020 a été moins terrible qu’on ne le pensait, notamment grâce à un été plutôt prospère. Mais la mauvaise nouvelle est que le retour à la normale sera beaucoup moins rapide que prévu, s’il a le bon goût d’intervenir un jour.

Les inconnues économiques pèsent sur l’épargne

Comme nous le répétons souvent, les grandes tendances macro-économiques ont, plus que jamais, un impact direct sur les placements individuels et la gestion de l’épargne. On voit bien aujourd’hui que l’augmentation exponentielle de la dette publique, l’effondrement des recettes fiscales, le cataclysme économique qui menace l’activité privée, ne seront pas sans conséquences profondes et durables sur les arbitrages en termes de placement.

Concrètement, les marchés financiers sont plus que jamais exposés à des risques d’instabilité, et les achats de dette souveraine française deviennent de plus en plus douteux. D’autant plus douteux que les ministres du gouvernement Macron ne manquent pas une occasion de rappeler que la signature de la France rassure les investisseurs étrangers : en communication, on ne prend soin d’énoncer que ce qui ne coule pas de source.

Repenser son mix patrimonial

Dans ce cadre fluctuant, chacun comprend intuitivement que la donne macro-économique qui s’annonce modifie considérablement les termes d’arbitrages patrimoniaux qui ont pu être rendus ne serait-ce qu’il y a trois ou quatre ans, lorsque la dette publique était inférieure à 100%, et lorsque la France pouvait encore imaginer qu’elle disposait des leviers nécessaires pour s’assurer une croissance longue et solide.

Désormais, il faut intégrer dans les anticipations plusieurs paramètres essentiels :

  1. une incertitude grandissante sur le remboursement des dettes publiques
  2. une volatilité boursière et des marchés financiers qui rend l’accès aux marchés extrêmement risqué
  3. une tentation fiscale qui risque de jouer bien des tours, notamment aux propriétaires immobiliers

Face à ces paramètres nouveaux, il faut commencer à interroger les opportunités d’hier, pour comprendre ce qu’elles sont devenues aujourd’hui et surtout ce qu’elles seront demain.

En particulier, il faut comprendre quelle sera l’allocation la moins aléatoire dans le mix patrimonial de demain :

  1. quelle part accorder aux placements financiers dans l’économie générale de son épargne ?
  2. l’immobilier est-il un placement d’avenir ?
  3. les produits d’épargne traditionnels (notamment l’assurance-vie) sont-ils encore des solutions ?
  4. quelle place accorder aux matières premières et aux monnaies, qu’il s’agisse de l’or ou même des bitcoins ?

L’expatriation et l’impatriation

Sur tous ces points, nous avons largement recommandé les bienfaits de l’expatriation depuis plusieurs semaines. Nous pensons en effet que, sans un choc externe majeure, la France cèdera à une tentation maduriste qui lui jouera bien des tours, dans cette illusion que tout peut se résoudre par de simples annulations de dettes et par des nationalisations expéditives, sans prendre le temps de nettoyer ses écuries d’Augias.

Toutefois, pour ceux qui n’auraient pas la faculté de s’exiler pour sauver leur patrimoine, nous nous proposons d’apporter, dans les prochaines semaines, des suggestions pour échapper au pire.

Rendez-vous à très bientôt !


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Covid : les apprentis sorciers se retrouvent au chômage

Covid : les apprentis sorciers se retrouvent au chômage

Quelle ironie ! l'ancien gourou d'EcoHealth Alliance, le Dr Peter Daszak, jadis grassement payé par l'argent public, se retrouve aujourd'hui "sans argent" et "sans emploi" et ose poursuivre en justice l'organisation qu'il dirigeait. Pendant près de 25 ans, le Dr Peter Daszak était à la tête d’EcoHealth Alliance. Mais sa carrière scientifique a pris fin d’une manière brutale lorsque l’ONG américaine qu’il dirigeait était accusée d’avoir collaboré avec l’Institut de virologie de Wuhan en Chine


Rédaction

Rédaction

Pendant que la France débat du "sociétal", son prolétariat se meurt en silence

Pendant que la France débat du "sociétal", son prolétariat se meurt en silence

Un réquisitoire contre l'échec de la Sécurité Sociale, la perversité du "compte pénibilité" et l'oubli de la seule véritable lutte : l'espérance de vie en bonne santé. Le débat public français est aujourd'hui saturé. Une cacophonie de revendications "sociétales", de luttes "intersectionnelles" et de "complexifications" de la question sociale domine l'espace médiatique et politique. De doctes analyses néo-marxistes, important des concepts nés outre-Atlantique, nous expliquent la nécessité d'


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Les drones et ChatGPT : le monde libertarien en devenir, par Eric Lemaire
Photo by Emiliano Vittoriosi / Unsplash

Les drones et ChatGPT : le monde libertarien en devenir, par Eric Lemaire

L’époque a ceci d’étonnant qu’elle avance masquée. On annonce partout l’avènement d’un monde dystopique dominé par l’intelligence artificielle, la surveillance totale, les oligarchies numériques et le contrôle algorithmique des populations. Pourtant, à y regarder de près, un autre phénomène se produit en parallèle, comme une évolution inattendue et presque subversive : l’IA agentique donne à chaque individu des moyens d’action qui, hier encore, n’appartenaient qu’aux États souverains. Le monde


Rédaction

Rédaction

Le nouveau « fonds Défense » lancé par BPI peut-il remplacer votre livret A ?

Le nouveau « fonds Défense » lancé par BPI peut-il remplacer votre livret A ?

Depuis sa réélection, Donald Trump a annoncé réévaluer l'engagement des États-Unis au sein de l’OTAN, expliquant que son pays ne garantirait plus automatiquement la sécurité de l’Europe. Cette incertitude croissante a poussé les pays européens à reprendre en main leur propre défense et à renforcer leur indépendance stratégique. L’UE a ainsi lancé le plan ReArm, doté de plus de 800 Mds €, pour moderniser ses capacités de défense et réduire sa dépendance militaire envers les USA. Les budgets m


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT