Nouvelles révélations sur la destruction du QG OTANien en Ukraine par un Kinjal en mars

LA SYNTHESE GEOPOLITIQUE DU JOUR – Vous avez marqué de l’intérêt, depuis …418 jours, pour mes chroniques régulières sur la guerre d’Ukraine. Elles vont continuer aussi longtemps que les belligérants en décideront. Il est cependant nécessaire de rendre compte d’une autre manière de la tectonique des plaques géopolitiques et des événements auxquels nous assistons. Dans mes chroniques, cela fait un moment déjà que le déroulement militaire des opérations est passé derrière un affrontement géopolitique entre les Etats-Unis et la Russie. J’avais parié dès le début du conflit sur l’élargissement de la coalition anti-occidentale. Nous la voyons la consolider sous nos yeux chaque jour. Plusieurs d’entre vous m’ont posé la question : allons-nous vers un conflit militaire généralisé ? J’ai tendance à penser que non, d’abord du fait de l’équilibre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie. Mais aussi parce que, nous en avons souvent parlé, l’armée russe dispose d’une avance stratégique décisive, l’arme hypersonique. La Russie possède, de mon point de vue, une avance équivalente, sur le plan stratégique à la période 1945-49 pour les Etats-Unis, lorsque l’armée américaine était la seule à disposer de l’arme nucléaire. Il se peut même que l’avance russe dont nous parlons soit plus importante que l’avance américaine il y a trois quarts de siècles: un essai de missile hypersonique a encore échoué au mois de mars. Pendant ce temps, l’armée russe est en mesure de fabriquer 200 missiles Kinjal par an. Et d’en fournir à l’armée chinoise, ce qui pourrait faire pencher la balance dans un conflit autour de Taïwan : il suffit d’un missile hypervéloce Kinjal pour couler instantanément un porte-avion américain. Xi Jinping a parlé à Vladimir Poutine de coopération militaire renforcée entre les deux pays…. Evidemment, on ne minimisera pas un risque majeur, qui subsiste : les Etats-Unis doivent assister non seulement à leur déclin militaire. Mais on parle de plus en plus de dédollarisation. Comment réagiront-ils dans les semaines et les mois qui viennent à la fin évidente de leur « hyperpuissance » ? On fait souvent valoir que l’acceptation par l’URSS de son déclin, à la fin des années 1980, ayant débouché sur un dénouement pacifique, est une exception dans l’histoire. Je parie cependant sur des scénarios, dont la version douce est un changement de politique étrangère à l’occasion de l’élection d’un président républicain ; et la version dure une nouvelle guerre civile américaine. Dans tous les cas, les problèmes intérieurs vont absorber les Etats-Unis.En Europe, il nous va falloir prendre l’habitude de réfléchir de manière indépendante à notre avenir. Et, puisque les institutions supranationales de l’Union Européenne ont commis l’imprudence d’un alignement total sur la politique de l’actuelle administration américaine, il devient urgent que la France procède à ce que j’appellerai, un peu ironiquement, une «Révision Générale de Politique Etrangère » (RGPE :)).Mais ce n’est pas seulement le gouvernement français qui doit réapprendre à compter d’abord sur lui-même. Dans chacun de nos secteurs professionnels, nous devons nous adapter au grand basculement géopolitique, à ce monde qui change à grande vitesse, en Amérique latine, en Afrique, en Asie. Voyons cela comme un bouquet de chances autant qu’une accumulation de risques !
