Malraux nous manque… avec ses amis peintres. Un chef d’Etat aussi, par Jérôme Serri

Malraux nous manque… avec ses amis peintres. Un chef d’Etat aussi, par Jérôme Serri

Le débat est clos. L’exposition du Palais de Tokyo vient de fermer ses portes. Elle en aura fait du bruit, la peinture de Miriam Cahn ! « Ce tableau représente un enfant, à genoux, ligoté les mains dans le dos, forcé à une fellation par un adulte » s’indigna une députée du Rassemblement national qui demanda son décrochage.  « Ce ne sont pas des enfants. Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité », s’est défendue la plasticienne suisse dont c’était, à 73 ans, la première rétrospective en France. « Vu sa taille, c’est un enfant » dirent les uns. « Non, regardez bien, c’est une femme agenouillée », répondirent les autres. La plasticienne « n’ayant pas de dessin » comme on dit dans le métier, le personnage malingre aux mains liées dans le dos demeure fort ambigu. Pourquoi avoir donné comme titre à sa toile : « Fuck abstraction » ? A-t-elle voulu s’en prendre à un art abstrait qui ne saurait par nature dénoncer ce qu’elle entendait dénoncer ?