Ne vous y trompez pas. Ce qui se joue actuellement dans les coulisses feutrées du Sénat italien n'est pas une banale querelle administrative, ni un acte héroïque de souveraineté retrouvée. C'est la répétition générale d'un hold-up à l'échelle continentale. L'amendement déposé fin novembre 2025 par le sénateur Lucio Malan (Fratelli d'Italia) au projet de loi de finances 2026, visant à déclarer que les réserves d'or de la Banque d'Italie "appartiennent à l'État", est l'aveu d'échec ultime de la social-démocratie : quand il n'y a plus d'argent à taxer, on confisque les bijoux de famille.

Le mythe de "l'or du peuple"
La rhétorique est rodée, presque touchante de cynisme. On nous explique, la main sur le cœur, que cet or doit appartenir "au peuple italien" pour le protéger des griffes de la finance internationale ou des diktats de Francfort. C'est le narratif servi par Giorgia Meloni et ses lieutenants.
Mais regardons la réalité en face. Cet or, ces 2 451,8 tonnes accumulées à la sueur du "miracle économique" italien d'après-guerre, constitue l'ultime collatéral d'un pays dont la dette publique est hors de contrôle.L'histoire est cruelle : ces réserves ont été patiemment reconstituées par une économie exportatrice après avoir été pillées par les Nazis en 1943. Aujourd'hui, ce ne sont plus des blindés allemands qui menacent les coffres de la Via Nazionale, mais la voracité budgétaire d'une classe politique incapable de réduire son train de vie.

Transférer la propriété juridique de la Banque d'Italie (indépendante et garante de la monnaie) vers l'État (débiteur perpétuel), c'est transformer une assurance-vie en chéquier.
