Macron ne reprendra pas le Grand Débat, retour probable des violences


Partager cet article

L’une des premières sorties de la nouvelle porte-parole du gouvernement a douché tous les espoirs de voir Emmanuel Macron se montrer raisonnables et prendre en compte les résultats du Grand Débat qu’il a lui-même lancé. Selon toute vraisemblance, rien ne changera au cap du président de la République, et les infléchissements seront très limités. Attention danger. 

A la sortie de son premier Conseil des Ministres, Sibeth Ndiaye, nouvelle porte-parole, a eu ses propos révélateurs:

L’exécutif va examiner avec attention toutes les propositions qui émergeront du “grand débat national” lancé en réponse à la crise des “Gilets jaunes” mais ne reniera rien de la politique menée depuis le début du quinquennat, a déclaré lundi la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

Autrement dit, les propositions avancées par les Français ne seront reprises que si et seulement si elles ne modifient pas le cap du gouvernement.

Cette annonce devrait évidemment faire l’effet d’une douche froide pour de nombreux observateurs français (dont nous-mêmes) qui pariaient sur un virage politique pour sortir de la crise des Gilets Jaunes. Selon toute vraisemblance, le Président ne devrait rien changer à ses options initiales.

Ce choix de fermeture, eu égard aux violences passées dans les rues, paraît déraisonnable. Rappelons que les black blocks ont posé un « ultimatum » pour le 20 avril. Tout indique qu’un nouveau cycle de violence devrait donc rapidement repartir en France.

A ce stade, on perçoit mal quelle solution politique Emmanuel Macron entend proposer pour calmer la rue. Sauf à ce qu’il imagine que la crise des Gilets Jaunes soit derrière lui et qu’il puisse impunément continuer la même politique, ce manque d’ouverture soulève de vraies questions sur la lucidité du pouvoir.

Nous parions ici sur un retour massif des violences à partir de la deuxième quinzaine d’avril. Nous réaffirmons nos craintes de voir ces violences dégénérer gravement.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

Nutri-Score A, bedaine XXL : journal d’un bobo en perdition, par Veerle Daens

Nutri-Score A, bedaine XXL : journal d’un bobo en perdition, par Veerle Daens

Ah, quel drame hier soir à l’Assemblée ! Les députés ont osé dire non à l’obligation du Nutri-Score sur tous les emballages. On a frôlé la révolution quinoa-bio. Heureusement, les lobbies du camembert et de la saucisse de Morteau ont tenu bon. La République est sauvée. Mais pensons à lui. À ce pauvre Gaspard, 38 ans, chargé de mission « transition écologique et inclusion » à la Métropole de Lille, qui a vécu la pire soirée de sa vie depuis que son bar à poke a fermé pour cause de trop de g


CDS

CDS

Bébés sucrés, lobbies rassasiés : chronique d’un renoncement sanitaire, par Elise Rochefort

Bébés sucrés, lobbies rassasiés : chronique d’un renoncement sanitaire, par Elise Rochefort

C’est une histoire qui commence par une ambition de santé publique et qui finit, comme souvent, par une victoire comptable et industrielle. L’abandon définitif, lors des débats sur le budget de la Sécurité sociale 2025, de la taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés (et singulièrement ceux destinés aux bébés) est un cas d’école. Il illustre parfaitement comment la puissance des intérêts privés parvient à se faufiler dans les brèches de notre instabilité parlementair


Rédaction

Rédaction

Les jeunes, ces mollusques que le Parlement a raison de racketter pour financer la sécu des vieux

Les jeunes, ces mollusques que le Parlement a raison de racketter pour financer la sécu des vieux

Il faut parfois avoir le courage du cynisme pour admirer la beauté du crime parfait. Le spectacle que nous offre l'Assemblée nationale avec le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 est, à cet égard, un chef-d'œuvre d'ingénierie sociale dont la victime est toute désignée, consentante, et parfaitement silencieuse : la jeunesse. L'ivresse des abysses : 25 milliards de déficit Commençons par la froideur des chiffres, qui ne mentent jamais, eux. Si l'on s'en tie


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

De Wever, seul Flamingant à résister à l'Europe allemande depuis 1914 ! par Veerle Daens

De Wever, seul Flamingant à résister à l'Europe allemande depuis 1914 ! par Veerle Daens

L'ironie est une garce, mes amis, et elle vient de s'inviter à la table de la comitologie européenne avec une pinte de bière tiède et un grand sourire sardonique. Regardez bien le spectacle : nous vivons un moment de torsion spatio-temporelle que même les auteurs de science-fiction sous acide n'auraient pas osé écrire. Commençons par le dernier délire de notre chère "Uschi" von der Leyen. La Commission, dans sa grande sagesse bureaucratique (et sa capacité infinie à dépenser l'argent qu'elle n'


CDS

CDS