Veerle Daens réagit à la nomination de Clara Chappaz, éphémère ministre, comme Ambassadeur du Numérique. Ce semble obscur, mais, en réalité, cette nomination marque une puissante rupture dans la stratégie de censure de l'information qu'Emmanuel Macron déploie désormais sans complexe.

Ah, la méritocratie à la française! Ce système merveilleux où l’échec est un tremplin et où la vacuité politique se recycle mieux qu'un pot de yaourt en verre.
Vous pensiez que Clara Chappaz, votre éphémère ministre du Numérique, avait disparu dans les oubliettes de l'histoire après sa sortie de route d'octobre dernier? Que nenni! Quand on rate son implantation électorale face à Rachida Dati et qu'on se fait épingler pour avoir pris un chauffeur préfectoral pour aller en boîte de nuit (le fameux "Chauffeur-Gate", savoureux moment de sobriété républicaine), on ne finit pas chez Pôle Emploi. Non, on finit Ambassadrice.
L’État nounou a trouvé sa Super Nanny
Depuis ce 10 décembre 2025, Clara Chappaz est donc "Ambassadrice pour le numérique et l'intelligence artificielle". Le titre claque comme une portière de limousine officielle. On a gentiment poussé Henri Verdier vers la sortie en octobre — lui qui avait le tort d'être un peu trop "culture libre" et pas assez "culture flic" — pour installer la représentante de commerce de la censure d'État.
Car ne nous y trompons pas : si le titre est pompeux, la mission est flippante. Clara Chappaz, c'est la VRP de l'Internet sous cloche. Son slogan favori? "Ce qui est interdit dans la rue doit l'être sur Internet".

Quelle phrase magnifique! Elle révèle tout le subconscient de nos bureaucrates. Pour eux, Internet ne doit pas être un espace de liberté, de chaos créatif ou d'échanges horizontaux. Non, ça doit être une rue piétonne de préfecture : surveillée, normée, triste, et avec un contractuel derrière chaque poteau pour vérifier si vous avez bien attaché votre laisse.

Vos papiers pour scroller, citoyen!
Son grand dada, c'est la fin de l'anonymat. Sous couvert de protéger nos chères têtes blondes (l'argument massue de toutes les dictatures numériques), elle veut imposer la majorité numérique à 15 ans.

Concrètement? Pour que l'État vérifie que vous avez 15 ans, vous devrez prouver qui vous êtes. Fini les pseudos, fini la liberté de critiquer le pouvoir sans risquer une visite des services fiscaux. Vous voulez tweeter? Carte d'identité, s'il vous plaît. Vous voulez regarder une vidéo? Reconnaissance faciale, merci.
Surveillés par les "commissaires politiques" de l’information comme ConspiracyWatch, boudés par les subventions publiques, nous ne devons rien au système. Notre seule légitimité, c’est vous. Pour garantir notre indépendance totale et continuer à dire ce que les autres taisent, nous avons besoin de votre soutien.
C'est le rêve humide de l'énarchie : transformer le Web, cet espace indomptable, en un gigantesque Minitel 2.0 où chaque connexion est loguée, chaque propos est tracé, et où l'on peut "bannir" les plateformes qui refusent de jouer les auxiliaires de police.
Alors, chers amis, profitez bien de vos derniers instants de liberté numérique. Avec l'Ambassadrice Chappaz à la manœuvre pour vendre ce "modèle français" au monde entier, la Start-up Nation est en train de réussir son "exit" : elle revend nos libertés pour racheter de la surveillance.
Allez, circulez, il n'y a plus rien à voir (sans QR Code).


