L’Utah, premier État à bannir la fluoration de l’eau potable

Robert F. Kennedy Jr., ancien avocat environnementaliste et neveu de l’ancien président John F. Kennedy, s’est imposé comme une figure clivante dans les débats de santé publique. Connu pour ses positions anti-vaccins et ses critiques envers les politiques sanitaires durant la pandémie de COVID-19, il a fait campagne contre l’ajout de fluor dans l’eau potable. Son influence a conduit l’Utah à devenir le premier État américain à interdire le fluor. Le 7 mai 2025 prochain, l’Utah va officiellement interdire l’ajout de fluor dans son réseau d’eau potable, suivant une loi signée par le gouverneur républicain Spencer Cox. Cette décision, inspirée par les arguments de Robert F. Kennedy Jr., repose sur des allégations selon lesquelles le fluorure serait lié à des troubles cognitifs chez les enfants, des problèmes thyroïdiens et d’autres effets néfastes.

Le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, vient de signer une loi qui interdit l’ajout de fluor dans l’eau potable publique. Elle entrera en vigueur le 7 mai 2025. L’Utah sera donc le premier Etat américain a adopter une telle mesure.Si le débat sur le fluorure peut exister, la décision de l’Utah pose la question de l’influence des figures controversées sur des enjeux médicaux cruciaux. À l’heure où la défiance envers les institutions sanitaires grandit, ce cas pourrait marquer un tournant dans la gestion américaine des politiques de prévention.
La fluoration de l’eau bientôt interdite en Utah
Le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, vient de signer une loi interdisant l’ajout de fluor dans l’eau potable publique de l’Etat. La législation a été présentée par la législatrice républicaine Stephanie Gricieuse. Elle a indiqué que ce minéral pourrait avoir des effets cognitifs chez les enfants d’après des recherches scientifiques.
L’Utah est donc le premier Etat américain à avoir interdit l’ajout de fluor dans les réserves d’eau publiques. Notons que le gouverneur a promulgué la loi cette semaine et elle entrera en vigueur le 7 mai prochain. D’autres Etats, comme la Floride et l’Ohio, pourraient aussi adopter la même mesure.
Stephanie Gricius, la législatrice à l’origine du projet de loi, a défendu cette mesure en invoquant le « droit au choix » des citoyens.
Robert F. Kennedy Jr. : un militant anti-fluor influent
Nommé secrétaire à la Santé sous l’administration Trump, Kennedy a intensifié sa croisade contre le fluorure. Il a qualifié le fluor trouvé dans le dentifrice et utilisé par les dentistes de « déchet industriel associé à l’arthrite, aux fractures osseuses, au cancer des os, à la porte de QI, aux troubles du développement neurologique et à la maladie de la thyroïde ».
Ses déclarations, souvent basées sur des études menées dans des contextes où les concentrations en fluorure étaient bien plus élevées qu’aux États-Unis, ont été rejetées par la majorité des experts.
Pourtant, son influence politique a permis à ce discours de gagner du terrain. D’autres États, comme la Floride et l’Ohio, envisagent désormais des mesures similaires, remettant en question une pratique de santé publique en place depuis 1945.
Une décision critiquée par la communauté scientifique
La fluoration de l’eau dans l’eau potable aux Etats-Unis a débuté en 1945. Il s’agit d’une mesure de prévention massive contre les caries dentaires. De nombreux experts de la santé publique ont critiqué la décision du gouverneur de l’Utah.
Ils ont aussi rejeté les affirmations de Kennedy. Selon ces experts, le secrétaire américain à la Santé a cité des données provenant d’études réalisées dans des pays où les niveaux de fluorure dans les systèmes d’eau étaient trop élevés.
L’American Dental Association (ADA) et d’autres organisations médicales ont condamné la décision de l’Utah, la qualifiant de « mépris pour la santé publique ». Le fluorure, utilisé à faible dose, est reconnu pour réduire significativement les caries dentaires, notamment chez les enfants défavorisés qui n’ont pas un accès régulier aux soins dentaires.
Le Dr. Brett Kessler, président de l’ADA, a dénoncé une décision basée sur « une pseudoscience déformée ». Des études montrent que la fluoration de l’eau réduit les caries d’au moins 25 %, sans risques avérés aux niveaux recommandés.
Pour autant, l’Europe occidentale a majoritairement renoncé à la fluoration de l’eau,actuellement, 98 % de la population d’Europe occidentale boit de l’eau non fluorée , les États-Unis restent l’un des pays où cette pratique est la plus répandue (63 % de la population concernée). La décision de l’Utah pourrait encourager d’autres États à emboîter le pas, fragilisant ainsi une politique de prévention dentaire éprouvée.
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