Libye : découverte macabre de fosses communes de migrants

Deux fosses communes contenant les corps de dizaines de migrants ont été découvertes en Libye, révélant une fois de plus les dangers extrêmes auxquels sont confrontées les personnes fuyant les conflits et la pauvreté. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 19 corps ont été retrouvés à Jakharrah, à environ 400 km au sud de Benghazi, tandis qu’au moins 30 autres corps ont été découverts dans le désert d’Alkufra. L’OIM estime que cette dernière fosse pourrait contenir jusqu’à 70 victimes. Les routes migratoires clandestines ne sont pas seulement une question de passage, mais souvent une condamnation à des abus, des violences et, pour beaucoup, une mort anonyme dans le désert.

Deux fosses communes ont été découvertes en Libye. L’agence des Nations Unies pour les migrations, OIM, a déclaré lundi que selon les estimations, elles pourraient probablement renfermer des corps de migrants. La situation en Libye est exacerbée par un gouvernement fragmenté et des ingérences extérieures. Des puissances telles que les États-Unis et la Turquie cherchent à contrer l’influence de la Russie dans la région, contribuant à alimenter une instabilité chronique. Cette fragmentation rend d’autant plus difficile la mise en place de mécanismes de protection efficaces pour les migrants.
Découverte de fosses communes de migrants en fuite
Lors d’une descente sur un site de traite d’êtres humains, la police libyenne a découvert deux fosses communes en Libye. La première se trouve à Jakharrah, à environ 400 km au sud de la ville côtière de Benghazi et elle renferme 19 corps. La seconde fosse se situe dans le désert d’Alkufra, au sud-est, et elle contient entre 30 et 70 corps.
Les causes de décès et la nationalité de ces personnes décédées restent méconnues. L’OIM a affirmé que certaines d’entre elles présentent des blessures par balle. A priori, ce sont probablement des corps de migrants. En effet, bon nombre d’entre eux sont exposés à « une exploitation, des violences et des abus graves » pendant leur voyage.
Notons que lors de cette descente, la force de l’ordre libyenne a sauvé de nombreux migrants des mains des trafiquants. Elle continuera à les traquer selon les médias. La police a récemment arrêté un Libyen et deux ressortissants étrangers, accusés d’être responsables de la mort de ces migrants.
Des victimes de la traite humaine et de violences
Selon le bilan du projet Migrants disparus de l’OIM, le nombre de migrants décédés et disparus en Libye peut aller jusqu’à 965 individus en 2024. Au mois de mars, 65 corps ont été découverts dans le sud-ouest du pays. L’OIM a indiqué que « cela met en évidence les risques souvent négligés auxquels les migrants sont confrontés sur les routes terrestres, où les décès sont souvent sous-déclarés ».
Le chef de mission de l’OIM en Libye, Nicoletta Giordano, a déclaré que « la perte de ces vies est un autre rappel tragique des dangers auxquels sont confrontés les migrants qui se lancent dans des voyages périlleux ». L’agence onusienne demande aux autorités libyennes de faire le nécessaire pour récupérer et identifier les corps et de réaliser « un transfert digne des restes des migrants décédés ».
Un appel à la collaboration internationale
Face à cette crise, l’OIM exhorte les gouvernements régionaux et les acteurs internationaux à collaborer davantage pour protéger les migrants, indépendamment de leur statut. Seule une action coordonnée pourrait permettre de prévenir de telles tragédies à l’avenir et d’assurer le respect des droits fondamentaux de ces populations vulnérables.
Cette tragédie rappelle une fois de plus que les routes migratoires clandestines ne sont pas seulement une question de passage, mais souvent une condamnation à des abus, des violences et, parfois une mort anonyme dans le désert.
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