Les patriotes et les souverainistes sont-ils plus faciles à manipuler que les autres ?

Les réseaux sociaux sont un phénomène nouveau encore, et les techniques de manipulation qui y sévissent sont encore mal connues ou mal identifiées par les utilisateurs. Pourtant, nous commençons à disposer d’une importante documentation sur le sujet. C’est notamment le cas avec l’affaire Cambridge Analytica et son impact sur le mouvement des patriotes, identitaires et souverainistes de tous poils.
C’est grâce à Christopher Wilie, auteur de Mindfuck (édition en français chez Grasset), que l’on sait comment Cambridge Analytica a industrialisé des techniques de manipulation dans les milieux souverainistes et patriotes, qu’il s’agisse de la campagne de Trump en 2016, ou du Brexit dans les semaines qui ont suivi.
Récemment, les révélations sur les liens plausibles entre Qanon et le Mossad ont montré l’étendue et la survivance de ces méthodes.
Il ne s’agit pas ici de dire que le mouvement patriote est par nature manipulé. Il s’agit de dire que, parmi les patriotes, il existe une forte exposition au risque d’être manipulé :
- parce que, parmi les patriotes, il existe une angoisse caractéristique des comportements à fort « neuroticisme »
- parce que, parmi eux, l’ouverture à l’innovation et à « l’étrangeté » est plutôt faible.
Or les analyses de psychologie sociale montrent qu’une forte instabilité émotionnelle et une faible ouverture d’esprit, cumulées, favorisent les possibilités de manipulation.
Pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur le modèle Big Five dont ces analyses sont dérivées, vous retrouverez un rappel de l’ensemble ici :
Cette manipulation fut décrite efficacement par Christopher Wilie.
Pour l’essentiel, cette manipulation a fonctionné grâce à des groupes numériques créés par des salariés de Cambridge Analytica qui se présentaient comme des militants patriotes. Avec de bonnes techniques de manipulation, ceux-ci sont parvenus à susciter un mouvement patriote aux USA, pétri de colère…
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