Les édulcorants artificiels : un risque pour la santé cérébrale et cardiaque ? Une étude récente l’objective…

Dans une quête constante pour réduire leur apport calorique sans sacrifier le plaisir gustatif, de nombreuses personnes se tournent vers les produits "light" ou "zéro", enrichis en édulcorants hypocaloriques ou acaloriques. Ces alternatives au sucre traditionnel, présentes dans les boissons gazeuses, les snacks, les plats préparés et même certains spiritueux, promettent une silhouette affinée. Mais sont-elles vraiment inoffensives ?

Deux études récentes, l'une sur les effets neurologiques et l'autre sur les risques cardiovasculaires, soulèvent des interrogations sérieuses sur leur impact à long terme.

Une étude brésilienne alerte sur le déclin cognitif accéléré

Une recherche à long terme menée par l'Université de São Paulo (USP) au Brésil, publiée le 3 septembre 2025 dans la revue Neurology, met en lumière les potentiels dangers des édulcorants artificiels pour la santé cérébrale. Sur une période de huit ans, les chercheurs ont suivi 12 772 adultes issus de la cohorte ELSA-Brasil, un groupe représentatif de la population brésilienne. L'étude s'est concentrée sur sept édulcorants couramment utilisés dans les produits light et zéro : l'aspartame, la saccharine, l'acésulfame K, l'érythritol, le xylitol, le sorbitol et le tagatose.

Les résultats sont préoccupants. Les participants consommant le plus d'édulcorants – équivalent en moyenne à une canette de soda light par jour – ont présenté un déclin des capacités cognitives et mémorielles 62 % plus rapide que ceux en consommant le moins. Cela équivaut à un "vieillissement prématuré" du cerveau d'environ 1,6 an.

Il s’avère que même une consommation modérée accélère ce déclin de 35 %. Parmi les édulcorants analysés, six (tous sauf le tagatose) sont associés à une détérioration plus marquée de la mémoire, de la fluidité verbale et de la cognition

« Les édulcorants hypocaloriques et sans calorie sont souvent considérés comme une alternative saine au sucre »

déclare Claudia Kimie SUEMOTO, auteure principale de l'étude et professeure à l'Université de Sao Paula.

« Cependant, nos résultats suggèrent que certains édulcorants peuvent avoir des effets négatifs sur la santé du cerveau au fil du temps. »

Les effets sont particulièrement prononcés chez les personnes de moins de 60 ans, où la mémoire et l'expression verbale déclinent plus vite. Chez les diabétiques, qui recourent souvent à ces substituts pour gérer leur glycémie, le déclin est encore plus marqué. L'étude n'a pas identifié de lien clair chez les plus de 60 ans, peut-être en raison d'autres facteurs de vieillissement dominant. Bien que l'étude montre une association, elle ne prouve pas une causalité directe ; des facteurs comme le mode de vie pourraient influencer les résultats. SUEMOTO appelle à des recherches supplémentaires pour confirmer ces observations.

En attendant, pour les diabétiques et les personnes soucieuses de leur santé cérébrale, des alternatives naturelles comme la compote de pommes, le miel, le sirop d'érable ou le sucre de fleur de coco pourraient s'avérer plus adaptées, bien qu'elles contiennent des calories.