Les deux filets troués de la classe politique française

Transportons-nous dans dix ou vingt ans. Peut-être même seulement dans quelques mois. Les historiens de l’actuelle phase politique se demanderont comment une classe politique peut être à ce point inconsciente. Nous nous trouvons, potentiellement, devant la plus grave crise financière de l’histoire de France – à côté de laquelle celle de la Révolution française était une simple question de trésorerie. Eh bien chacun vaque à son train-train. Le Premier ministre révèle sa prise de risque réelle en partant, en pleine crise de Mayotte, présider le conseil municipal de Pau. Les Républicains et le Rassemblement National se préparent à une élection présidentielle. Les responsables du PS se croient des génies de la stratégie politique. Quant au Président, il continue dans le rôle qu’il affectionne depuis sept ans: premier touriste de France. Quand on s’interroge sur les tranquilisants que prend la classe politique française, on voit que le premier est la croyance que la france est « too big to fail », trop grosse pour faire faillite; et le second est une croyance non moins aveugle dans la protection de l’Etat. Comme si l’Etat ne pouvait pas faire faillite; et comme si nos partenaires occidentaux étaient prêts à nous soutenir « quoi qu’il en coûte ».
