Les bellicistes têtes d’affiche du cirque médiatique: affligeant, par Oskar Lafontaine

À l’heure où l’on devrait parler de la contribution de l’Allemagne et de l’Europe aux négociations de paix en Ukraine, nos belligérants sont perplexes. Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il pouvait « comprendre Poutine ». C’est l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine, orchestré par son prédécesseur Biden et les néocons américains, qui a conduit à cette guerre.Et Trump est déjà en négociations avec Poutine, même si les politiciens et les médias allemands savaient que Poutine ne veut pas négocier. Et son ministre de la Défense, Hegseth, a choqué les lobbyistes de l’armement réunis à Munich à partir de vendredi en déclarant que l’Ukraine ne peut pas entrer dans l’OTAN : « Les États-Unis ne croient pas qu’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN soit un résultat réaliste d’une solution négociée ».

L’original de cet article a été publié sur nachdenkseiten.de . Les points de vue ici défendus n’engagent pas la rédaction du Courrier des Stratèges.
* Oskar Lafontaine est ancien ministre-président du Land de Sarre et ancien ministre des Finances de Gerhard Schröder (1998-99). Il est aujourd’hui marié avec Sahra Wagenknecht, qui mène une liste de gauche aux élections allemandes, favorable à la négociation avec la Russie.
C’est une conséquence impérative du traité de l’OTAN, mais les « experts en sécurité » de l’Allemagne ne l’ont jamais lu. Et alors que nos belligérants s’interrogent encore sur de nouvelles livraisons d’armes et réclament que l’Ukraine gagne la guerre, le nouveau ministre américain de la Guerre les confronte à la réalité : le retour aux frontières ukrainiennes avant 2014, c’est-à-dire avant l’annexion de la Crimée par la Russie, est irréaliste. Poursuivre cet objectif illusoire ne fera que prolonger la guerre et causer plus de souffrances.
L’illusion d’une victoire totale : un fardeau pour l’Allemagne
Et maintenant ? Alice Weidel va-t-elle continuer à dépenser 240 milliards d’euros, soit près de la moitié du budget fédéral chaque année pour l’armement et à massacrer le budget social ?
Merz, Habeck et Lindner et les eurodéputés de gauche vont-ils continuer à fournir des missiles Taurus à l’Ukraine ?
Et Scholz va-t-il continuer à déployer des missiles à moyenne portée américains sans préavis en Allemagne ?
Ou encore, la gauche, soutenue par l’organisation Campact, parrainée par le milliardaire américain Soros, veut-elle continuer à réclamer des sanctions contre la Russie ?
Les bellicistes allemands sont responsables de la guerre et des centaines de milliers de morts et de blessés. Et ils sont responsables de la désindustrialisation de l’Allemagne par la guerre économique autodestructrice. Le SPD, la CDU/CSU, les Verts et le FDP ainsi que les grands médias en portent une lourde responsabilité.
Le BSW, seul parti pacifiste cohérent en Allemagne, a toujours souligné que l’élargissement de l’OTAN à l’Est avait conduit à la guerre en Ukraine, réclamant un cessez-le-feu et des négociations de paix bien avant Trump. Mais avec quel zèle les bellicistes susmentionnés nous ont-ils méprisés pour cela.
Nous ne pouvons trouver la sécurité qu’ensemble, et non les uns contre les autres, et nous avons besoin d’une politique étrangère qui, comme l’exige le préambule de la loi fondamentale, serve la paix dans le monde.
Sans le BSW au Bundestag, les partisans de l’armement et de la guerre resteraient entre eux.
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