Le service de sécurité de l’Élysée a-t-il récupéré le coffre-fort de Benalla? Un rebondissement

Le service de sécurité de l’Élysée a-t-il récupéré le coffre-fort de Benalla? Un rebondissement


Partager cet article

Depuis le début de l’affaire Benalla, le destin du mystérieux coffre-fort qu’il entreposait à son domicile ne cesse d’intriguer. On se souvient que la police aurait dû le trouver si elle avait effectivement mené sa perquisition le jour où elle a voulu le faire. Mais le conseiller de l’Élysée avait prétexté avoir oublié ses clés et la police judiciaire a préféré lui fixer le rendez-vous le lendemain pour mener la perquisition. Cette souplesse hallucinante a permis à Benalla d’exfiltrer son coffre-fort et sa compagne, alors salariée d’En Marche… L’audition de Ludovic Chaker, barbouze bien connu de nos lecteurs, permet d’en savoir un peu plus.

Depuis plusieurs mois, on s’étonnait que la police judiciaire n’ait pas auditionné Ludovic Chaker, chargé de mission au cabinet militaire de l’Élysée et historiquement premier salarié d’En Marche. C’est Ludovic Chaker qui avait recruté Benalla pour la sécurité du Président. Depuis quelques jours, « l’oubli » de la justice s’agissant de Ludovic Chaker est réparé, et l’audition de l’intéressé semble avoir été plutôt fructueuse.

Ludovic Chaker est « l’ami » qui est intervenu ce soir-là au domicile de Benalla. Le conseiller a reconnu devant les policiers s’être rendu sur place à la demande de l’intéressé pour exfiltrer Myriam, son épouse et leur nourrisson, importunés par les médias. Mais, il dément catégoriquement avoir déménagé et même seulement aperçu un quelconque coffre. Ce soir-là, un van Volkswagen noir conduit par un chauffeur serait venu le chercher près de l’Elysée. « Un véhicule du Groupe de Sécurité de la Présidence de la République (GSPR)? » ont interrogé les policiers. Le conseiller ne le pense pas car il n’a remarqué aucun signe distinctif. Pour autant Chaker n’a pu préciser l’appartenance du van. L’étonnant, c’est que sur place, selon le conseiller, se trouvait Alexandre Benalla, contrairement à ce que ce dernier a toujours prétendu.

Le van serait reparti chargé de tout un tas d’affaires mais sans coffre et avec six occupants à l’intérieur : le chauffeur, Chaker, Benalla, son épouse et leur nourrisson, plus deux autres femmes. Benalla et sa petite famille auraient alors trouvé refuge dans l’appartement de Pascale Jeannin-Perez, une discrète femme d’affaires de 56 ans, au carnet d’adresses bien fourni. Contactés les avocats d’Alexandre Benalla et de Ludovic Chaker n’ont pas donné suite.

Chez cette dernière, Chokri Wakrim, autre personnage de l’affaire Benalla, avait affirmé dans le magazine Envoyé Spécial avoir vu un coffre, vide. Ce militaire de 34 ans, en couple avec une commissaire divisionnaire, jusqu’à peu cheffe de la sécurité du Premier ministre, n’a à ce jour pas encore été entendu…

Traduction: c’est un van appartenant à la flotte de l’Élysée qui a exfiltré Alexandre Benalla et sa compagne ce soir-là. Mais le coffre-fort aurait plutôt été exfiltré par Chokri Wakrim qui relevait de Matignon. Faudrait juste que les enquêteurs convoquent ce barbouze clé… Y a plus qu’à attendre.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

Le pouvoir se prépare à un soulèvement populaire

Le pouvoir se prépare à un soulèvement populaire

Alors que la France périphérique s'apprête à passer un Noël de gêne et d'angoisse, le spectacle offert par l'exécutif en cette fin 2025 n'est plus celui de la gestion, mais de la panique organisée. Pour comprendre la nature profonde du moment politique que nous vivons, il faut cesser d'écouter le bruit de fond médiatique et relier deux faits que la technocratie s'efforce de présenter comme distincts : la militarisation de la crise agricole par Sébastien Lecornu et l'adoption discrète, mais f


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

L'UE sacrifie la Belgique pour six mois de guerre en Ukraine, par Thibault de Varenne

L'UE sacrifie la Belgique pour six mois de guerre en Ukraine, par Thibault de Varenne

L'ivresse des sommets européens a laissé place à la gueule de bois des comptables. Alors que les discours officiels continuent de célébrer une "solidarité inébranlable", la réalité financière du conflit ukrainien vient de percuter le mur du réel. Deux documents techniques, lus conjointement, dessinent une trajectoire effrayante pour l'Union Européenne : l'évaluation glaciale du Fonds Monétaire International (FMI) publiée fin 2025 et les notes confidentielles sur la situation d'Euroclear à Bruxel


Rédaction

Rédaction

L'art de ne pas finir son assiette dans les castes parisiennes, par Veerle Daens

L'art de ne pas finir son assiette dans les castes parisiennes, par Veerle Daens

Finir ou ne pas finir ? Telle est la question qui, croyez-moi, a brisé plus de carrières mondaines qu'une faute d'orthographe dans un livret de messe. Dans le commun des mortels – cette zone floue qu'on appelle "la vraie vie" – une assiette vide est un signe de satisfaction. C'est le compliment du chef, la validation de la grand-mère, la preuve qu'on a bien mangé. Mais nous ne sommes pas ici pour parler des gens qui ont faim, mes chéris. Nous sommes ici pour parler des gens qui ont des principe


CDS

CDS

Comment Le Monde est devenu un journal d'opinion (très) ordinaire

Comment Le Monde est devenu un journal d'opinion (très) ordinaire

Dans l'histoire des régimes à bout de souffle, le masque de la respectabilité institutionnelle finit par glisser pour révéler les connivences. L'affaire « Legrand-Alloncle », qui secoue le landerneau médiatico-politique en cette fin d'année 2025, est de ceux-là. Au-delà de l'anecdote d'un déjeuner parisien enregistré à la sauvette, c'est le traitement qu'en fait le quotidien Le Monde qui doit retenir notre attention. Il signe, si besoin en était encore, l'acte de décès du « journal de référence


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe