Le football français va-t-il ouvrir la voie à une faillite de la société mondialisée du spectacle ?

Le football français va-t-il ouvrir la voie à une faillite de la société mondialisée du spectacle ?

La mondialisation n’a pas concerné que l’économie et le commerce : la culture elle-même, au sens large, a subi un processus complexe d’ouverture des frontières, de marchandisation et de massification, avec des produits fétiches comme le football. Et, comme les autres « domaines » de la mondialisation, le football lui-même est entré dans une sorte de division internationale du travail, avec sa hiérarchie implicite. Avec Michel Goldstein, nous faisons le point sur les risques dont ce processus est désormais porteur… Premier numéro d’une nouvelle émission !

Le football français n’a pas échappé à un double phénomène :

  • d’une part, une mondialisation grandissante, avec la constitution d’une élite internationale qui possède des clubs dans plusieurs pays et organise des « mouvements de joueur » en dehors de toute règle de droit (c’est au fond une forme moderne de commerce triangulaire..)
  • d’autre part, une industrialisation consumériste, qui tend à « vendre » le spectacle d’un match sur la scène internationale pour en retirer des droits de diffusion

On ne dira jamais assez que le football est autant un lieu sportif qu’un espace publicitaire : la beauté (que certains, nous le savons, contesteront) offre une exposition idéale pour les annonceurs. C’est cette exposition grandissante qui a fait exploser le marché de la diffusion des droits, inséparables de l’hyper-inflation en matière de salaire pour les joueurs.

Dans cette mondialisation du football et de la publicité qui l’entoure (toute une immense chaîne de valeur aux enjeux sans pitié), la France a pris une place que les agriculteurs appelleraient d’accouveuse : elle forme de jeunes joueurs pleins de promesses. En revanche, elle peine à dégager des clubs ayant une stature mondiale pour occuper ces joueurs.

Michel Goldstein nous explique aujourd’hui comment cet arrangement bancal met en danger, à l’issue du COVID, l’ensemble des clubs français.

Dans cette gestion de la précarité, une guerre sans merci se livre entre les clubs, menacés de disparition.