C’est un document de 200 pages qui pourrait bien servir de livre de chevet – ou de cauchemar – à la prochaine législature. En publiant ce mois-ci son rapport intitulé Corriger les principales distorsions de l'imposition du patrimoine, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) ne se contente pas d'une note technique. Il pose une bombe à retardement sous le siège du statu quo fiscal français.

Le constat est clinique, presque brutal : notre fiscalité du patrimoine, qui prélève pourtant la somme colossale de 113,2 milliards d'euros (3,9 % du PIB en 2024), est à bout de souffle. Elle est devenue une machine à fabriquer de l'immobilité, à protéger la rente au détriment du risque, et à figer les inégalités plutôt qu'à les corriger.
Le diagnostic : une société d'héritiers vieillissants
Pour comprendre l'urgence, il faut regarder les chiffres en face. Le patrimoine des Français a explosé, passant de 4,5 années de revenu disponible en 2000 à plus de 6 années aujourd'hui. Mais cette richesse est mal répartie et, surtout, elle circule mal. Le 1 % des ménages les plus aisés détient désormais 27 % du patrimoine national.






