Le chancelier allemand Friedrich Merz reste le plus important allié des États-Unis en Europe et il le prouve. En soutenant l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, Friedrich Merz dévoile la continuité de la ligne atlantiste allemande : placer les intérêts géostratégiques de l’OTAN au-dessus des valeurs européennes, quitte à transformer l’Europe en simple courroie de transmission de Washington.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a effectué sa première visite officielle en Turquie. Après son entretien avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, les deux dirigeants ont tenu une conférence de presse commune au palais présidentiel d’Ankara. Friedrich Merz a alors exprimé son soutien à l’adhésion de la Turquie à l’UE. Il a toutefois précisé l’importance du respect de l’Etat de droit et de la démocratie.
L’Allemagne en faveur de l’adhésion de la Turc à l’UE
Au cours de sa première visite officielle en Turquie, le chancelier allemand a rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan dans le palais présidentiel. A l’issue de cet entretien, les deux hommes ont donné une conférence de presse commune. Friedrich Merz a alors déclaré qu’il soutient l’adhésion de la Turquie à l’UE.
« Personnellement, et le gouvernement fédéral avec mois, nous considérons que la Turquie est étroitement liée à l’Union européenne. Nous voulons continuer à ouvrir la voie vers l’Europe. »
a-t-il indiqué.
Toutefois, le chancelier allemand a aussi précisé que la Turquie devrait respecter les critères de Copenhague en matière d’Etat de droit et de démocratie. Il a ajouté que les discussions continuent. Notons en effet qu’au cours de ces derniers mois, l’arrestation des opposants se multiplie et la pression sur les médias indépendants qui osent critiquent le pouvoir en place s’intensifie. Le chancelier allemand a même exprimé ses inquiétudes concernant l’indépendance du pouvoir judiciaire en Turquie.
L’incarcération du maire destitué d’Istanbul et principal opposant au président turc, Ekrem Imamoglu, a provoqué une vague de protestation dans le pays. Ses partisans parlent de harcèlement judiciaire de haut niveau. Recep Tayyip Erdogan a pourtant approuvé cette action de la justice.
« Peu importe la fonction que l’on occupe, dès lors que quelqu’un bafoue la justice, les organes judiciaires d’un Etat de droit doivent faire ce qui s’impose. »
a-t-il déclaré.

Un axe Berlin-Ankara sous surveillance de Washington
Alors que le fossé idéologique s'est creusé publiquement sur la scène internationale, notamment sur le dossier israélo-palestinien. Merz s'est rangé clairement du côté d'Israël, contrastant fortement avec la critique du président Erdogan à l'égard de la politique de l'État hébreu.
Ankara joue aujourd’hui le rôle de pivot géopolitique : médiateur dans la guerre en Ukraine, interlocuteur du Hamas à Gaza, gardien des routes migratoires vers l’Europe.
En misant sur la Turquie, Berlin cherche à renforcer son poids au sein de l’OTAN, tout en se dotant d’un levier d’influence au Proche-Orient — mais au prix de l’autonomie stratégique européenne.
Sous prétexte de stabilité géopolitique, l’Allemagne valide l’idée d’une Europe subordonnée à une alliance militaire dirigée par Washington. L’adhésion turque n’est pas un projet européen : c’est un projet américain, et Berlin s’y plie avec un zèle presque inquiétant.
Ce rapprochement germano-turc ne doit pas tromper : il ne s’agit pas d’un dialogue d’égal à égal, mais d’une intégration progressive de la Turquie dans la sphère d’influence otanienne, au profit des États-Unis.
Sous couvert de « coopération », c’est bien une dilution du projet européen qui s’annonce : celle d’une Europe sans frontières ni cohérence, dépendante de puissances extérieures pour sa sécurité comme pour sa politique étrangère.

 
       
    
     
   
       
         
       
      