L’art de l’intoxication de guerre, par Yves-Marie Adeline

L’art de l’intoxication de guerre, par Yves-Marie Adeline

Avant 1914, on se représentait la puissance russe comme irrésistible (le « rouleau compresseur ») depuis que les armées de Charles XII de Suède au début du XVIIIe siècle et celles de Napoléon au début du siècle suivant avaient été englouties dans l’immensité des plaines russes. Puis, la victoire allemande en janvier 1918 (aboutissant à la création d’Etats-tampons, dont l’Ukraine, entre la Russie et l’Allemagne) a fait naître l’illusion que la malédiction était levée, que l’on pouvait envahir victorieusement la Russie. Enhardi par ce souvenir de sa jeunesse, Hitler y a englouti à son tour sa puissance terrestre.