La France serait-elle capable d’intégrer les BRICS ?

La France serait-elle capable d’intégrer les BRICS ?


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Le sommet des BRICS (Brésil – Russie – Inde – Chine – Afrique du Sud) s’ouvre demain, pour une durée de trois jours, à Kazan, en Russie. Cet espace de contestation concrète de la domination occidentale sur le monde est très peu relayé en Occident. Certains Français rêvent de voir leur pays adhérer à ce nouvel ensemble multilatéral. Mais en sommes-nous vraiment capables ?

↪ Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) tiennent un sommet à Kazan à Russie
↪ C'est l'occasion de rappeler ce que sont véritablement les BRICS, au-delà des fantasmes
↪ Dans quelle mesure les BRICS peuvent-ils apporter des solutions concrètes aux problèmes français ?
↪ Là encore, rappelons que la Russie de Poutine pratique un impôt sur les sociétés très faibles et ne cherche pas à faire "payer les entreprises", sans pour cela être endettée

Le sommet des BRICS à Kazan suscite de nombreux fantasmes que nous décortiquons aujourd’hui. Les BRICS sont-ils l’alternative pour demain, notamment dans une Europe où la vassalisation par les États-Unis devient éminemment dangereuse et même létale ? La réalité est probablement beaucoup plus nuancées qu’il n’y paraît.

En particulier, il faut ici prendre note de :

  • la lenteur de tout processus de construction multilatérale laisse peu d’espoir quant à un achèvement rapide des BRICS
  • les divergences politiques et nationales au sein des BRICS compliquent cette construction
  • le modèle sous-jacent des BRICS, qui repose sur la souveraineté nationale et sur la construction par des relations bilatérales, une intégration sur le même mode que l’OTAN ou l’UE est peu probable
  • cette difficulté se reflète dans la construction d’une union monétaire

Il n’en reste pas moins que l’émergence des BRICS pose de sérieux problèmes aux pays occidentaux :

  • le leadership américain est de plus en plus contesté
  • le principe de l’imperium est mis en cause au profit de la notion de droit international
  • la dédollarisation devient un objectif
  • le soft power n’est plus l’apanage de l’Occident

Au fond, si la création des BRICS ne doit pas donner des lieux à des fantasmes sur un renversement de la table, elle constitue néanmoins un mouvement puissant dans l’histoire dont on ne peut minorer la portée, et qu’on n’aurait bien tort de ne pas estimer à sa juste valeur.

Reste que le club des BRICS, Chine mise à part, se distingue par son souci de l’équilibre des dépenses publiques et par sa volonté d’épargner les entreprises en matière fiscale. La France serait-elle capable de suivre ce modèle ?


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