Ce 29 mai, vingt-huit millions d’électeurs sud-africains seront appelés renouveler leurs représentants nationaux et provinciaux, dans un contexte d’effondrement économique et social préoccupant. En effet, le statut international accordé à ce pays, notamment son adhésion symbolique aux BRICS, ne reflète pas sa situation intérieure : un chômage à 32%, quasiment le double chez les jeunes de moins de 25 ans, un taux de criminalité hallucinant : 80 meurtres et 130 viols par jour selon les statistiques de l’année dernière, et des tensions entre communautés qui s’expliquent par deux facteurs. D’abord, l’inégalité devant la pauvreté : 1% chez les Blancs, 6% chez les Indiens (amenés ici de longue date du temps de l’Empire britannique, on se souvient que Gandhi y entama sa lutte politique), contre plus de 60% chez les Noirs. Ensuite, le discours idéologique répandu par le parti de Nelson Mandela, l’African National Congress (ANC) qui confondait le social avec le politique, persuadant les populations noires que le renversement du pouvoir blanc suffirait à les sortir de la misère.
