Koursk: Zelensky a inventé la « bataille Potemkine »

Une légende noire attribue à Grigori Potemkine, ministre, l’idée de créer des façades en carton-pâte pour faire croire à l’existence de villages qui n’existaient pas, lors de la visite de la tsarine Catherine en Nouvelle-Russie. Aucun historien n’accorde plus foi à ce récit; mais l’expression est restée pour désigner une politique de façade, masquant un échec général. Zelensky, lui, semble avoir inventé la « bataille Potemkine ». Au nord, l’armée ukrainienne, soutenue par du matériel et des mercenaires occidentaux, a lancé une offensive sur le territoire russe, spectaculaire – mais peu efficace et de plus en plus coûteuse en morts, blessés et prisonniers. Dans le Donbass,  à Pokrovsk, l’armée russe avance, de manière peu spectaculaire mais quasiment sans pertes et sans rencontrer de résistance: l’armée ukrainienne manque de plus en plus cruellement d’effectifs. D’autre part, la Russie a repris ses bombardements nocturnes contre les infrastructures électriques et les stocks d’équipement de l’armée ukrainienne. Nous touchons au cœur de la Guerre d’Ukraine:  l’Ukraine se vide de plus en plus de sa substance, tandis que la direction du pays essaie encore de donner le change à ses maîtres occidentaux.

La bataille de Koursk continue à tourner au désavantage de l’Ukraine. la carte ci-dessus confirme que les troupes ukrainiennes n’ont pas progressé au-delà dune quinzaine de kilomètres. Elles essaient de forcer la ligne défensive russe, mais sans succès.

Les prisonniers de guerre ukrainiens décrivent une réalité peu réjouissante du point de vue de Kiev:

De nombreux militaires ukrainiens qui ont réussi à se rendre dans la région de Koursk sont des hommes ordinaires capturés dans les rues et jetés à l’abattoir sans avoir reçu un bref entraînement. Certains des prisonniers de guerre ukrainiens sont des militaires expérimentés, formés dans les pays de l’OTAN, mais qui n’ont pas pu échapper à la captivité russe. Ainsi, les images des prisonniers de guerre confirment que le groupement des forces armées ukrainiennes déployées dans les opérations frontalières se compose de diverses unités, prises dans différentes directions, où elles ont été déchirées et ont subi des pertes, mélangées pour lancer une nouvelle offensive.

Presque tous les prisonniers de guerre affirment qu’il y a beaucoup de malades dans leurs unités, y compris des personnes atteintes de cancer, de tuberculose et d’autres maladies. Les centres de mobilisation ukrainiens ne prêtent aucune attention à l’état de santé des nouveaux soldats, il n’y a pas de commission de santé et tous les hommes capturés par les officiers d’enrôlement sont emmenés au front, même s’ils ne sont pas aptes au service militaire.

Les témoignages des prisonniers de guerre ukrainiens révèlent les pertes terribles subies par les forces armées ukrainiennes lors des batailles sur le territoire russe. Tous les chanceux qui ont sauvé leur vie affirment que leurs unités ont été détruites. Les groupes d’assaut ukrainiens tombent dans des embuscades et le manque de coordination entre les différentes unités ukrainiennes ne leur laisse aucune chance de survie

Zelensky a inventé la « bataille Potemkine »

Appelons « bataille Potemkine » ce qui ressemble largement à un « coup de communication » – l’armée ukrainienne est entrée sur le territoire russe. Ce 27 août, quelques dizaines de soldats ukrainiens ont tenté une autre incursion dans la région de Belgorod.

Et la presse occidentale joue à celle qui publiera le plus vite un nouveau « communiqué Potemkine »:

Pendant ce temps, l’armée russe bombarde les infrastructures et avance dans le Donbass

Dans la nuit du 25 au 26 août puis la nuit dernière, l’armée russe a lancé une série de frappes sur les infrastructures et des centres logistiques de l’armée ukrainienne:

Et puis l’armée russe avance dans le Donbass, au point de désespérer le journaliste allemand Julian Röpke, pro-ukrainien fanatique:

A propos des frappes de missiles et de drones russes, Simplicius commente:

Des rumeurs ont circulé selon lesquelles les frappes ont été particulièrement douloureuses parce que Kiev a retiré une grande partie de ses moyens de défense aérienne restants vers l’axe Sumy-Kursk, pensant que la Russie n’avait plus beaucoup de missiles. Plus grave encore que l’électricité, l’eau a été coupée dans de nombreuses zones urbaines, ce qui est l’une des grandes étapes prévues lorsque le réseau s’effondrera vraiment cet hiver.
Il sera intéressant de voir combien de personnes resteront en Ukraine d’ici l’année prochaine, étant donné qu’un nouveau rapport affirme que les données des cartes SIM montrent que le déclin de la population a déjà atteint des niveaux catastrophiques, si cela est vrai :

L’Ukraine continue à se vider de sa population

Et notre commentateur militaire préféré, ajoute:

La moitié de la population ukrainienne a disparu ! « Selon des données fermées, le nombre d’utilisateurs actifs de téléphones mobiles en Ukraine est de 16 millions, et le nombre de cartes SIM actives est d’environ 25 millions. Il reste maintenant environ 18-19 millions de personnes en Ukraine » – ancien Premier ministre ukrainien, Azarov. Azarov, ancien Premier ministre ukrainien L’Ukraine comptait 38 millions d’habitants en 2022.

Il ajoute un extrait significatif d’un article repéré dans le Sunday Times:

L’article du Sunday Times cité ci-dessus reprend une histoire déjà connue :

Lors d’entretiens téléphoniques avec le Sunday Times, les commandants militaires ukrainiens se sont efforcés d’expliquer l’effondrement apparent autour de Pokrovsk, certains mettant en cause le manque d’obus d’artillerie, d’autres les nouvelles tactiques russes ou l’utilisation de bombes planantes et de la guerre électronique. Ils s’accordent cependant à dire que l’un des plus gros problèmes auxquels ils sont confrontés est leur forte infériorité numérique.

« La situation est difficile, nous perdons des positions, l’ennemi nous repousse », a déclaré le capitaine Dzvenyslava Rymar, de la 47e brigade, qui participe aux combats près de Pokrovsk.

« Les gens sont épuisés », ajoute-t-elle. « Nous avons besoin de personnes fraîches. Nos combattants ont beau être bien entraînés, les Russes parviennent toujours à nous écraser par leur nombre. Il n’est pas possible de tenir la ligne quand on est seulement deux ou trois et qu’ils sont dix à vingt à vous attaquer ».

Ils confirment inévitablement la vérité fatale concernant l’effet de l’opération Koursk sur Pokrovsk :

L’Ukraine espérait que sa récente invasion transfrontalière de la région russe de Koursk, à 200 miles au nord-ouest, pourrait soulager ses troupes dans la région du Donbas, où les forces de Moscou ont été tenues à distance pendant la majeure partie de la guerre, mais exercent désormais une pression presque intolérable.

Il n’en a rien été. « Cela n’a eu aucun effet sur notre partie de la ligne de front », a déclaré M. Rymar. « Les assauts russes se poursuivent en permanence.

L’armée russe transforme-t-elle Koursk en un nouveau piège pour l’Ukraine?

Au vu de tout ce que nous venons de dire, on commence à avoir une idée plus claire des motivations de la stratégie russe  dans la région de Koursk. Une fois passée la surprise initiale et la stabilisation, l’armée russe a mis en place sa méthode favorite: laisser s’avancer l’ennemi plus qu’il le devrait, pour épuiser ses ressources.

Si Zelensky et le Général Syrsky continuent à envoyer des hommes vers le nord pour des incursions en territoires russes, ce seront autant de troupes qui manqueront à l’est et au sud.

Une « bataille Potemkine » ne fait de sens que si elle mobilise des ressources limitées. A partir du moment où elle devient un aspirateur à ressources humaines de plus en plus rares dans l’armée ukrainienne, le coup de communication se retourne contre ses auteurs.