Izambert : « Mais qui a désindustrialisé la France ? L’UE ? vraiment ? »

Izambert : « Mais qui a désindustrialisé la France ? L’UE ? vraiment ? »


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J’ai interviewé Jean-Loup Izambert sur son dernier livre « Empêcher l’Europe : les États-Unis contre l’Europe » (éditions Culture & Racines). Je recommande chaleureusement la lecture de ce livre qui fait un point important, sourcé et documenté sur les ingérences étatsuniennes dans la construction européenne. Faut-il, pour cette raison,  nous décharger de toute responsabilité dans notre décadence actuelle ? Le débat est ouvert.

Le livre de Jean-Loup Izambert est important dans la mesure où il aborde un aspect trop peu souvent évoqué de l’histoire de l’Union Européenne : dans quelle mesure cette construction technocratique progressive répondait-elle aux objectifs de la puissance tutélaire américaine au sortir de la guerre, et dans quelle mesure la technocratie européenne, dans les décennies qui ont suivi, a-t-elle eu pour objectif (voire pour obsession) de construire un ensemble multilatéral allié, et même supplétif, des États-Unis, au mépris de son autonomie stratégique ?

La crise qui s’ouvre actuellement avec Donald Trump a le mérite de dévoiler de nombreuses logiques de confrontation. En particulier, de nombreux pays européens ne souhaitent manifestement pas relever le défi (ni assumer le coît) de l’autonomie stratégique par rapport aux USA.

Izambert montre avec talent et rigueur que la servitude volontaire de l’Europe s’est appuyée sur une longue logique d’infiltration et d’influence « intérieure » du Deep State américain au coeur même des dirigeants européens et de nos classes politiques respectives. La mécanique des Young Leaders en est l’un des aspects probablement les plus épidermiques d’ailleurs.

Reste à savoir qui porte la « faute » de cette servitude volontaire.

C’est un débat que j’ai souhaité ébauché avec Jean-Loup Izambert. Il porte sur la responsabilité que chacun porte dans notre déclin et dans notre vassalisation politique et économique.

Personne ne conteste que cette vassalisation répond à une stratégie américaine ancienne, qui a notamment consisté à promouvoir des « homines americani » (on pense ici à Jean Monnet, mais encore à bien d’autres). Mais, sommes-nous sûrs que les Français eux-mêmes n’ont pas applaudi eux-mêmes à cette politique du « Coca-Cola » où la consommation facile est reine, et où l’effort est jugé « obsolète » ?

Par exemple, la dramatique désindustrialisation de la France est-elle due aux USA, à l’UE, ou à l’avachissement des Français, flanqué d’une puissance bureaucratie, plombée par un coût du travail extravagant, qui fait fuir les entreprises ?


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