François-Xavier Bellamy hostile à l’arrêt des soins pour Vincent Lambert


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François-Xavier Bellamy a osé contester la doctrine bien-pensante sur l’arrêt des soins à Vincent Lambert autorisée par la justice. C’est une position courageuse, mais très éloignée du « mainstream » sur le sujet, progressivement acquis à l’idée des bienfaits de l’euthanasie pour les malades en situation extrême. On trouvera là un marqueur puissant et visible du fossé entre conservateurs et « progressistes » au sens macronien du terme. Bellamy s’était exprimé sur le sujet bien avant les élections. Qu’il confirme sa position en pleine campagne, alors que, selon les sondages, il n’a jamais dépassé 15% des intentions de vote, prouve aussi qu’il souhaite envoyer des signaux forts à la frange la plus conservatrice de l’opinion.

Sans surprise, c’est Valeurs Actuelles qui signale cette position de François-Xavier Bellamy, à l’unisson de ses lecteurs conservateurs: sur Radio Notre-Dame, la tête de liste des Républicains a pris position contre l’arrêt des soins à Vincent Lambert (si c’est pas de la campagne électorale, ça, on ne s’y connaît pas!). Interrogé sur les ondes de la radio catholique parisienne, Bellamy a dénoncé avec vigueur le combat des partisans de l’euthanasie.

« Je trouve écoeurant, scandaleux, vraiment scandaleux, qu’autour de cette situation infiniment éprouvante, nous voyions arriver tous ceux qui tentent de propager leur idéologie mortifère. Ceux qui voudraient servir la cause de l’euthanasie, qui défendent le droit à mourir dans la dignité, mais dont on voit bien qu’en réalité, ils commencent par considérer comme indignes de vivre tous ceux qui traversent cette fragilité ».

On saluera le courage de cette position hostile aux mouvements favorables à l’euthanasie, puissants dans les milieux de la bien-pensance (on pense ici aux positions de Jean-Luc Romero, président d’une association largement inspirée du combat des homosexuels victimes du SIDA pour avoir le droit de mourir sans souffrance). Il n’est en revanche pas sûr qu’elle aide Bellamy à dépasser la barre des 15% sous laquelle il patine depuis plusieurs semaines, malgré les déclarations triomphales sur la dynamique qui le porterait.


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