Face à la canicule, le maire de Tours défie Élisabeth Borne avec une invitation choc

Face à la canicule, le maire de Tours défie Élisabeth Borne avec une invitation choc

Alors qu’il a décidé de fermer les écoles de Tours face à la canicule, le maire écologiste Emmanuel Denis se retrouve dans le viseur d’Élisabeth Borne. Une mesure précipitée, décidée sans concertation avec les services de l’Éducation nationale, et qui a provoqué l’étonnement, sinon l’agacement, de la ministre Élisabeth Borne. Accusé de faire de la politique sur le climat, il répond en invitant la ministre de l’Éducation et le gouvernement à venir tenir un Conseil des ministres… dans une salle de classe de 40°C dans sa ville. Borne dénonce une instrumentalisation climatique pour justifier ce choix, loin des véritables priorités des familles et des enfants.

La décision d’Emmanuel Denis de fermer les écoles de Tours lundi 30 juin et mardi 1er juillet après-midi en raison des températures extrêmes a déclenché la colère d’Élisabeth Borne. La ministre de l’Éducation nationale s’est dite « étonnée » par cette initiative locale, qu’elle soupçonne de porter un message politique sur le dérèglement climatique. Elle dénonce des décisions « unilatérales », regrettant un manque de concertation. Cette critique a rapidement été perçue par le maire de Tours comme une attaque injustifiée.

Une fermeture décidée sans concertation

Alors que la France connaît un épisode de chaleur classique en été, le maire écologiste de Tours a pris une décision pour le moins radicale : fermer les écoles de la ville l’après-midi. Une mesure précipitée, décidée sans concertation avec les services de l’Éducation nationale, et qui a provoqué l’étonnement, sinon l’agacement, de la ministre Élisabeth Borne.

Dans ses déclarations, la ministre pointe avec justesse un message politique évident : une instrumentalisation climatique  loin des véritables priorités des familles et des enfantsEn réaction, Emmanuel Denis a invité la ministre et le Premier ministre François Bayrou à venir tenir le Conseil des ministres dans une école tourangelle. L’objectif : leur faire toucher du doigt la réalité des conditions d’accueil des élèves et enseignants dans des bâtiments scolaires vétustes et mal isolés thermiquement.

Plutôt que de travailler à améliorer les infrastructures ou d’adapter le fonctionnement des établissements de manière pragmatique, il a pointé du doigt la réduction des aides gouvernementales pour la transition écologique.

« Qu’ils viennent constater l’état bâtimentaire de nos écoles et les conséquences des coupes budgétaires sur la rénovation énergétique »,

a lancé le maire lors d’une interview.

Une fréquentation scolaire en chute libre

A Tours, lundi matin, seuls huit élèves ont été présents dans une école de la ville, alors que le thermomètre affichait déjà 31°C dès 8 heures. Selon les projections de la municipalité, près de 90 % des établissements allaient dépasser les 30°C dans les salles de classe au cours de la journée, exposant enfants et personnels à des risques sanitaires.

La situation est loin de se limiter à Tours : mardi, près de 1 350 écoles publiques étaient fermées, totalement ou partiellement, sur l’ensemble du territoire national, soit presque le double de la veille. Ces chiffres, bien plus élevés que les prévisions initiales du ministère, témoignent de l’ampleur du problème posé par la vague de chaleur.

La secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier, a soutenu Emmanuel Denis en ironisant :

« Plutôt que de s’en prendre à lui, Élisabeth Borne devrait faire un Conseil des ministres dans une salle de classe à 40°, comme il l’y invite ».

Cette affaire met en lumière l’insuffisance des investissements dans la rénovation thermique des bâtiments scolaires, alors que les épisodes de canicule se multiplient sous l’effet du changement climatique.