Et la France n’avait toujours pas de Premier Ministre

Et la France n’avait toujours pas de Premier Ministre


Partager cet article

Ce jeu mille fois répété du chat et de la souris fait-il encore rire quelqu’un ? D’un côté, la France attend un Premier Ministre pour éviter la catastrophe financière, d’un autre côté le Président de la République prend toujours trop de temps pour choisir l’heureux élu… qui s’avère, in fine, une calamité. Dernier avatar : Michel Barnier, dont la nomination a pris trois mois, c’est-à-dire plus de temps que son renversement… Si au moins prendre son temps servait à faire un bon choix.

Voilà une semaine que Michel Barnier (dont la presse mauvaise langue soutient qu’il entame une introspection pour comprendre les racines de sa censure…) a dû démissionner, après avoir été censuré par une Assemblée que ses méthodes distantes, orgueilleuses, mal avisées, ont insupporté. Imbu de sa propre personne, Michel Barnier laisse un pays encore plus exposé aux quatre vents qu’à son arrivée : menace imminente de faillite, absence de cap, aucun budget raisonnable, hémorragie des fonds publics. La Présidente de l’Assemblée, la contestable Yaël Braun-Pivet, appelait à un remplacement rapide.

Et Macron avait juré que le successeur de Barnier, possiblement François Bayrou, serait nommé au plus tard ce jeudi.

Fidèle à sa tradition, Emmanuel Macron n’a pas tenu ses délais. Mais c’est promis, c’est pour ce vendredi matin.

Vous nous en direz tant !

Jamais la République n’avait connu un Président aussi procrastinateur, semble-t-il paralysé dès qu’il s’agit de mettre un nom sur une fonction, et ce bien au-delà de la fonction de Premier Ministre.

Mais, en l’espèce, le jeu n’est guère plus simple qu’à l’ordinaire.

D’abord, Macron a fâché une multitude de prétendants, en se comportant avec eux comme un mal appris. On parle notamment de personnalités éconduites comme Lisnard, Cazeneuve, Baroin, cet été. Ceux-là ne sont pas prêts de reprendre un ticket pour venir à Matignon, dit-on (même si une arrivée à Matignon peut toujours venir à bout de nombreuses susceptibilités).

Ensuite, si Macron veut vraiment bâtir un gouvernement courant des écologistes jusqu’aux LR, on lui souhaite bon courage pour trouver la personnalité consensuelle susceptible de rassembler sans plateforme programmatique par-delà les courants.

Enfin, qui a envie de griller un poste, une opportunité, pour atterrir au mieux quelques semaines à Matignon ?

Bref, la situation ressemble à une quadrature de cercle. Et pendant ce temps, les caisses de l’Etat fuient. Ainsi que celles de la sécurité sociale.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le naufrage Macron : quand les Mozart de la caste forgent une toxique bêtise collective

Le naufrage Macron : quand les Mozart de la caste forgent une toxique bêtise collective

La presse subventionnée des milliardaires nous a massivement vendu un petit Mozart soutenu par des êtres supérieurs. Ce gloubi-boulga de la caste joue à la barbichette, en prouvant qu'une somme d'intelligences individuelles peut fabriquer une immense bêtise collective. L’air de Paris, en cette fin octobre 2025, est chargé de cette électricité singulière qui précède les grands orages ou, plus prosaïquement, les chutes de régime. La politique française, cet éternel théâtre d’ombres où la post


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Que se passera-t-il en France quand viendra le Frexit ? Par Florent Machabert

Que se passera-t-il en France quand viendra le Frexit ? Par Florent Machabert

Imaginez : Emmanuel Macron dissout à nouveau l’Assemblée nationale courant novembre 2025 ou en 2026 puis/ou démissionne et le tandem Marine Le Pen/Jordan Bardella se retrouve à l’Élysée et/ou à Matignon. Le RN, avec ou sans alliés selon le scénario, fait voter, tiraillé entre sa base populaire et les cadres et chefs d’entreprise qui, en désespoir de cause, ont voté pour lui – n’en pouvant plus d’un budget Lecornu II les accablant de nouveaux impôts sans réduire d’un centime le poids de l’État


Rédaction

Rédaction

Poseidon : le drone russe qui fait trembler l’OTAN

Poseidon : le drone russe qui fait trembler l’OTAN

La Russie vient de tester Poseidon, un drone sous-marin à capacité nucléaire "capable d’effacer les côtes occidentales". L’OTAN, dépassée, reste muette. En termes de dissuasion, c’est du lourd ! Vladimir Poutine vient d’annoncer que le test du drone nucléaire de 100 tonnes, baptisé Poseidon, a été un véritable succès. Alors que l’OTAN multiplie les plans de guerre et les discours, la Russie démontre avec Poseidon, son avancée technologique. Ce drone sous-marin nucléaire signe la fin des illusio


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

5 ans après le COVID : grandeur et misère de la résistance au mondialisme

5 ans après le COVID : grandeur et misère de la résistance au mondialisme

Une brèche vient de s’ouvrir. Discrète, presque technique, mais une brèche tout de même. L’Union Européenne, ce bastion du mondialisme bien-pensant, envisage de couper les vivres à Gavi, l’Alliance du Vaccin, ce joyau de la philanthropie globalitaire enfanté par Bill Gates. Dans le sillage des États-Unis qui ont déjà annoncé leur retrait , la machine bruxelloise commence à douter. Elle parle désormais de se « concentrer sur les fonds où elle peut véritablement façonner la gouvernance ». Trad


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe