Est-il raisonnable de fabriquer un vaccin contre les variants B?

Est-il raisonnable de fabriquer un vaccin contre les variants B?


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Aux Etats-Unis, mardi 28 juin, le comité consultatif de l’agence américaine des médicaments (FDA) a approuvé avec 19 voix contre 2, l’utilisation des vaccins actualisés afin de protéger la population contre les souches d’Omicron, BA.4 et BA.5. En effet, ces nouvelles souches ont la capacité d’échapper aux anticorps et à l’immunité post-vaccinale. Mais selon des experts incluant l’un des membres du comité qui ont voté non, il ne faudrait pas se précipiter pour modifier la composition du vaccin anti-Covid initial.

En dépit de l’apparition des traitements antiviraux, selon la FDA, les vaccins autorisés aux Etats-Unis ont offert un niveau de protection satisfaisant contre les maladies graves, l’hospitalisation et le décès jusqu’à l’apparition d’Omicron. Prétextant cette inefficacité, Moderna a annoncé la production de son candidat vaccin bivalent ( qui selon les tests de la société elle-même et non ceux d’organisations indépendantes), serait plus probant face à Omicron et disponible au mois d’août. Les autorités sanitaires vont donner à nouveau les autorisations de mise sur le marché pour des vaccins inefficaces, expérimentaux et dont la dangerosité a été démontrée à de nombreuses reprises. Dans nos lignes, nous avions déjà évoqué les liens entre la vaccination de masse et la résurgence des Covid vaccinaux.

L’évolution du SARS-CoV-2 et la décision du comité consultatif de la FDA

Tous les vaccins contre le Covid-19 autorisés aux Etats-Unis sont basés sur la souche originale du SRAS-CoV-2 apparue au début de l’année 2020. Pourtant, au fil du temps, le virus a beaucoup évolué et de nouveaux variants ont fait leur apparition. Ils sont soit plus contagieux, soit plus résistants aux anticorps fournis par les vaccins, soit les deux en même temps.

A la fin de l’année 2021, originaire d’Afrique du Sud, l’Omicron (BA.1) est apparu. Très vite, il était devenu le variant dominant aux Etats-Unis et dans plusieurs pays du monde d’ailleurs. Les souches antérieures comme Alpha et Delta ont complètement disparu. Omicron était considéré comme un variant préoccupant, même s’il ne provoquait généralement que des infections bénignes et peu d’hospitalisations.

Actuellement, le BA.1 a également évolué et ses sous-lignages nommés BA.4 et BA.5 sont en train de propager aux Etats-Unis. Ils sont à l’origine des 50% des cas d’infection au Covid-19 dans le pays. Ils se révèlent encore plus préoccupants que la souche originale d’Omicron. Autrement dit, ils représentent une menace réelle pour la population américaine.

Selon des études publiées sur New England Journal of Medicine, comme Omicron, ces sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5 échappent aux réponses anticorps à la fois chez les personnes ayant déjà été infectées par le Covid-19, mais aussi chez celles qui ont été entièrement vaccinées.

Mardi dernier, le comité consultatif de la FDA (Food and Drug Administration) sur les vaccins et les produits biologiques connexes (VRBPAC) a décidé d’approuver l’utilisation des vaccins Covid-19 basés sur une séquence du variant Omicron. La décision a été prise suite à un vote par 19 voix contre 2.

Notons que les CDC estiment que 94,7 % de la population américaine âgée de 16 ans et plus possède des anticorps contre la protéine Spike du SARS-CoV-2 puisqu’ils ont été vaccinés ou infectés, ou les deux à la fois.

Ainsi, les membres du comité estiment qu’un vaccin à base d’Omicron constitue un booster efficace. Son utilisation serait bénéfique pour les personnes vulnérables.

Ce qu’il faut savoir sur les vaccins à base d’Omicron

Les vaccins actualisés contiennent évidemment une séquence de la souche originale d’Omicron, le BA.1. Ils ont d’abord été testés sur des animaux de laboratoire. Puis des essais à petite échelle ont été menés chez les humains. Dans les deux cas, l’objectif était d’évaluer les niveaux d’anticorps neutralisants produits par les vaccins.

Les résultats des tests chez les animaux et des essais sur l’homme étaient similaires. Deux à quatre semaines après l’administration des doses de rappel, les chercheurs ont constaté que les niveaux d’anticorps neutralisants contre l’Omicron BA.1 produits par les vaccins actualisés étaient deux fois plus élevés que ceux fournis par le vaccin à base du virus original du SARS-CoV-2.

Comme toujours , via un simple communiqué,  Moderna a déclaré mercredi 22 juin, que son candidat vaccin bivalent a provoqué une réponse immunitaire « puissante » contre les sous-lignages BA.4 et BA.5 d’Omicron, un mois après l’injection.

Notons que Pfizer a créé un vaccin composé des séquences du virus original et du variant Omicron. Lors de la réunion du VRBPAC, le laboratoire a indiqué que ce vaccin à deux composants était moins performant qu’un vaccin à base du virus BA.1 seul.

Selon certains experts, on ne devrait pas utiliser un rappel composé d’une séquence BA.1. Il vaut mieux opter pour un vaccin à base des sous-lignages d’Omicron BA.4 et BA.5, vu qu’ils tendent à devenir la souche dominante en automne et pendant la saison hivernale.

Une décision précipitée selon des experts

L’un des membres du comité qui a voté non, le pédiatre et directeur du Vaccine Education Center de l’hôpital des enfants de Philadelphie Paul A. Offit et le professeur  de microbiologie et d’immunologie à Weill Cornell Medicine à New York John P. Moore estiment qu’il ne faut pas prendre une décision à la hâte.

Pour eux, un rappel à base d’Omicron est loin d’être une solution miracle. En prenant la décision d’approuver ces vaccins actualisés de façon précipitée, la FDA risquerait de donner un faux sentiment de sécurité aux Américains.

Selon ces médecins, les personnes ayant déjà reçu un rappel de vaccination Omicron pensent être à l’abri des infections et leur comportement vis-à-vis de la pandémie a déjà changé.

Selon ces experts, l’efficacité des vaccins de rappel Omicron par rapport au vaccin de rappel standard dépend pratiquement de l’immunologie. En effet, le système immunitaire produit des anticorps neutralisants après un premier contact avec la protéine Spike. Les cellules mémoires seront aussi activées. Le système immunitaire pourra alors identifier la présence de cette protéine virale aussi bien sous la forme d’une vaccination de rappel qu’une infection. C’est ainsi qu’il va produire une réponse adéquate.

Aussi, la réponse immunitaire ne dépend pas de la composition du rappel. Qu’il soit à base d’une séquence Alpha, Beta, Delta ou Omicron, il peut toujours activer les cellules de mémoire. Il est fort probable que le vaccin à base de BA.1 soit capable d’offrir une protection élevée. Mais les données disponibles ne permettent pas encore de l’affirmer.

Selon les patrons de Pfizer et Moderna, les vaccins à base d’Omicron procurent une protection plus longue. C’est une possibilité, mais là encore, la question se pose sur la durée réelle de leur efficacité.

Les experts pensent donc qu’il est plus prudent d’attendre une ou deux semaines pour obtenir plus de données. En effet, il est important d’étudier les performances des vaccins contre le Covid-19 à base d’Omicron en analysant l’ensemble des résultats des essais sur leur utilisation. L’objectif est d’évaluer et de juger en toute connaissance de cause si ces rappels à base de BA.1 offrent une protection significative contre les infections graves ou mortelles générées par les sous-lignages BA.4 et BA.5.

Les chercheurs pourront peut-être découvrir qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser un rappel à base d’Omicron sur l’ensemble de la population, que ce vaccin est uniquement bénéfique pour des groupes d’individus spécifiques comme les personnes âgées et immunodéprimées.

Selon Paul A. et John P. Moore, la décision de produire un vaccin à base d’une séquence BA.1, BA.4 ou BA.5 qui va certainement toucher plus de 100 millions d’individus ne doit pas être prise à la légère. Elle doit être basée sur une expertise et une analyse approfondies. De plus, il ne faut pas oublier que la production de ces vaccins va voûter plusieurs milliards de dollars.

Ils craignent que la FDA approuve la recommandation de son comité consultatif sans avoir évalué pleinement les avantages de ces vaccins actualisés et de ce que devrait être leur composition. A noter que dernièrement, la FDA a autorisé la vaccination des enfants contre le Covid dès 6 mois, sans que l’on sache exactement les critères retenus. La vaccination chez les enfants reste un choix hasardeux, à ce jour, aucune étude fiable n’a prouvé formellement l’innocuité de ces vaccins chez eux. Avec ces nouvelles souches Omicron,  on joue à nouveau avec les chiffres pour faire accepter une nouvelle dose de rappel et le retour des restrictions, pour autant, les autorités sanitaires ne reculent pas, elles s’entêtent.

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