En Ukraine comme à Gaza, l’Occident teste le point de non-retour

Israël aurait toutes les raisons de négocier avec son adversaire palestinien: Tel-Aviv n’a plus rien à gagner en refusant de traiter avec le Hamas pour obtenir la libération des otages israéliens – sinon de finir faire basculer l’opinion mondiale définitivement contre l’Etat hébreu en cas d’attaque à Rafah. Et pourtant, Benjamin Netanyahu vient de rejeter une nouvelle offre de cessez-le-feu tandis que Tsahal intensifie ses bombardements sur le territoire libanais. De même, en Ukraine, tout devrait pousser à une négociation avec la Russie pour sauver le maximum du territoire ukrainien de la conquête russe. Pourtant, là aussi, c’est la politique du pire qui est choisie: l’armée ukrainienne recommence à bombarder la centrale nucléaire de Zaporojie; une tentative d’incursion sur le territoire russe à Belgorod s’est terminée en fiasco; tandis que l’OTAN joue sérieusement avec l’idée que certains de ses membres interviennent plus massivement sur le territoire russe. Au fond, Emmanuel Macron, dans sa démesure, nous a donné la clé: il accuse Vladimir Poutine de « n’avoir aucune limite »; alors qu’en réalité, c’est le refus occidental de quelque limitation que ce soit à ses désirs de domination qui vient buter, dans la bande de Gaza comme dans les plaines d’Ukraine sur le principe de réalité.
